Le sexe au temps du Covid-19 : se protéger ou profiter, des couples en plein dilemme

"Nos amis font l'amour comme avant, ils sont fous!" Des affirmations de cet acabit, le sexologue Sylvain ­Mimoun en entend régulièrement. "Beaucoup de couples se posent des questions, constate l'auteur d'­Antiguide de sexualité. Le Covid-19 a réveillé des peurs alors que rien ne prouve qu'il affecte nos intimités." En consultation, le docteur a entendu des femmes se méfier désormais des pratiques orales. Plus largement, il redoute la pesanteur de l'époque sur certaines unions fragiles : "Pour bien faire l'amour, il faut n'avoir peur de rien. Le moindre parasite peut créer un blocage. Chez les couples qui avaient une vie sexuelle bancale avant l'épidémie, il y a un vrai risque de se casser la figure."

À la sortie du confinement, l'amoureux de Jeanne, une prof de 48 ans, a imposé deux conditions préalables à leurs rapports : pas de baiser et des positions de dos uniquement. "Pour éviter les postillons", a-t-il justifié. Compréhensive, Jeanne a accepté. Mais pas longtemps puisque leur relation a pris fin. Depuis son nid de l'Est parisien, Julien, quadra lui aussi, est fataliste : "Quand tu vis à deux dans un appart, tu partages tes microbes de toute façon, que tu baises ou pas." "Par la proximité, il y a une probabilité non négligeable de se contaminer", pose Bruno ­Grandbastien, président de la Société française d'hygiène hospitalière. Au point de faire l'amour masqué? "C'est excessif et ça n'a pas vraiment de sens. Mais cela montre la difficulté de trouver le juste milieu. V...


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