"On s'est plaint à l'établissement qui ne faisait rien" : le témoignage des parents de Farès, victime de harcèlement scolaire

Les parents de Farès, un collégien de 12 ans victime de harcèlement au collège, ont témoigné de leur désarroi. Ils lancent un appel solennel à Gabriel Attal.

"On s'est plaint à l'établissement qui ne faisait rien" : le témoignage des parents de Farès, victime de harcèlement scolaire

Pendant sept mois, Farès, 12 ans, a été victime de brimades. Des coups, des insultes, et des moqueries ont rythmé le quotidien du jeune élève au collège Jules-Verne de Carcassonne. Émus, ses parents ont raconté le calvaire scolaire de leur fils.

Touchés par le récent suicide d'un adolescent de 15 ans à Poissy (Yvelines), qui avait signalé des faits de harcèlement l'année dernière, les parents de Farès interpellent le ministre de l'Éducation sur ce "sujet très grave dont il faut s'occuper immédiatement".

"Ils l'ont étranglé, ils l'ont enfermé dans les toilettes"

Pour sensibiliser le grand public à la réalité de ce fléau, ils ont raconté l'histoire de leur fils à BFMTV. "Tout a commencé par des moqueries. Il se faisait bousculer dans les couloirs, sûrement parce qu'il est en classe Ulis", témoigne sa mère. Des classes adaptées aux enfants malades ou handicapés.

"Ils l'ont insulté de 'sale handicapé'. Après, ils l'ont étranglé, ils l'ont enfermé dans les toilettes. Ils étaient 8 contre un", raconte la mère, encore choquée par les faits.

Au fur et à mesure que les faits de harcèlement se répétaient, la famille s'est "plainte à plusieurs reprises" auprès de l'établissement, "qui ne faisait rien". C'est un autre événement, encore plus violent, qui les a poussés à porter l'affaire devant la police. Le 22 mars 2023, Farès a été bousculé dans des escaliers, ce qui lui a valu une fracture du nez.

"C'était tellement grave qu'on a décidé de déposer plainte", se remémore la mère. Pourtant, une fois au commissariat, "ça s'est très mal passé". "Ils n'ont jamais voulu reconnaître le harcèlement", précise le père de Farès.

En colère et après avoir insisté contre l'agent qui refusait d'agir, les parents obtiennent que le policier s'empare à contrecœur d'un appareil photo pour récolter les preuves. Il a demandé un rendez-vous avec un médecin légiste ainsi qu'un psychologue.

Dossier classé sans suite

Finalement, le 16 juin, la procureure de la République de Carcassonne, Géraldine Labialle, a indiqué que la plainte déposée par les parents de Farès pour harcèlement scolaire avait été classée sans suite. Les faits "n'étaient pas suffisamment caractérisés". Une décision qui laisse encore les parents amers.

Pour Farès, les conséquences de ces mois difficiles sont encore très visibles:

"Nous l'avons changé d'établissement. Un jour, il s'est caché, il avait peur. Nous l'avons amené voir un psy, qui nous a dit de ne pas le forcer. Il a développé une phobie scolaire", regrette sa mère.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Harcèlement: Brigitte Macron va rendre visite à la famille de l'adolescent qui s'est suicidé