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"On s'est bousculé, je lui ai balancé des trucs": Aya Nakamura raconte l'altercation avec son ex-compagnon

Aya Nakamura et Vladimir Boudnikoff au tribunal judiciaire de Bobigny, le 26 janvier 2023. - THOMAS SAMSON / AFP
Aya Nakamura et Vladimir Boudnikoff au tribunal judiciaire de Bobigny, le 26 janvier 2023. - THOMAS SAMSON / AFP

"C'est une histoire tristement banale, celle d'une dispute qui a dégénéré", résume la procureure de la République dans le prétoire de Bobigny. Une particularité demeure toutefois dans cette affaire: l'identité des prévenus. À la barre ce jeudi, le producteur de musique Vladimir Boudnikoff et la chanteuse au succès incontestable, Aya Nakamura. Tous deux sont renvoyés devant le tribunal judiciaire pour des violences réciproques commises dans la nuit du 6 au 7 août 2022.

Le couple, désormais séparé, aurait aimé que l'audience se déroule dans l'intimité du huis clos. Leurs avocats ont argué de la nécessaire "sérénité des débats" face à une affaire "surmédiatisée". Un argument balayé par la procureure de la République:

"Cette requête apparaît comme une demande de faveur, de confort, compte tenu de la situation des prévenus. Mais la loi pénale est la même pour tous."

La présidente de la 12e chambre correctionnelle a rejeté la demande, permettant à l'audience de se dérouler publiquement.

Gifle, tirage de cheveux et jet de bouteille de grenadine

Le soir du 6 août 2022, vers minuit, les policiers sont appelés à Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, par un habitant inquiet des effusions de voix qu'il entend dans le pavillon voisin. À plusieurs reprises, les agents sonnent au domicile, en vain. Les cris continuent de plus belle quand finalement, un couple sort, avec perte et fracas, de la maison. L'altercation se poursuit en pleine rue, sous les yeux ébahis des policiers et des voisins.

Aya Nakamura, son bébé dans les bras, explique qu'une "grosse dispute" a éclaté avec son compagnon et qu'elle a subi des violences physiques: "tirage de cheveux, étranglement et séquestration", selon le procès-verbal. Elle rebrousse néanmoins chemin vers le pavillon "pour récupérer des affaires" et l'altercation reprend.

Depuis la rue, les agents entendent des objets se briser tandis que les insultes fusent. La chanteuse ressort en furie, suivie par son compagnon passablement agacé. Aya Nakamura - de son vrai nom Aya Danioko - monte dans sa voiture et s'en va, Vladimir Boudnikoff affirme qu'il ne souhaite pas déposer plainte et rentre chez lui.

À peine une heure plus tard, les policiers sont à nouveau appelés sur les lieux. Aya Nakamura est de retour à Rosny-sous-Bois et a escaladé le portail de Vladimir Boudnikoff, avec deux amis, pour "récupérer des affaires" encore une fois. Le producteur veut cette fois-ci déposer plainte contre les deux individus qui l'ont frappé, dit-il. Eux soutiennent que le producteur les a menacés avec une arme à feu. Celle-ci, qui s'avère être factice, est utilisée pour tourner des clips, explique-t-il.

Quant à Aya Nakamura, Vladimir Boudnikoff l'accuse de l'avoir giflé, de lui avoir a cassé une bouteille de sirop de grenadine dessus et d'avoir abîmé plusieurs de ses affaires.

Jalousie

Les amants malheureux sont tous les deux embarqués par la police afin d'éclaircir les circonstances de cette altercation. À l'unité médico judiciaire, les médecins constatent qu'Aya Danioko souffre de douleurs aux lombaires, à l’œil droit, au poignet gauche et qu'elle est "extrêmement angoissée" à la suite de cette dispute. Ils prononcent 3 jours d'incapacité totale de travail, tout comme pour Vladimir Boudnikoff, qui a des douleurs à l'oreille gauche et de "multiples traces ecchymotiques sur le torse".

À la barre ce jeudi, la jeune femme de 27 ans, sobrement vêtue d'une veste beige à carreaux et d'un jean noir, reconnaît avoir "porté des coups pour se défendre".

"J'étais très énervée à cause du fait qu'il soit parti à un mariage sans me le dire", témoigne-t-elle.

C'était donc ça, le cœur du problème: une crise de jalousie déclenchée par une fête de mariage à laquelle s'est rendu Vladimir Boudnikoff sans Aya Nakamura. Tout cela sans lui dire, et accompagné d'une ex-petite amie.

"On s'est bousculé, j'ai balancé des trucs sur Vlad. C’est l’émotion. Je ne l’ai pas gérée à ce moment-là. Là, c’était madame Danioko. Ce n’était pas Aya Nakamura", analyse la superstar.

À côté d'elle, Vladimir Boudnikoff l'écoute, acquiesce de la tête. "Quand j'ai vu qu'elle était revenue avec ses deux amis - avec qui je m’entends pas du tout - j’ai pris peur, alors je suis allé chercher l’arme factice. J’avais fêté mon anniversaire la veille, on n’avait pas dormi beaucoup... Cette accumulation d’événements a pu me rendre plus agressif", complète-t-il.

"Maintenant on est séparés mais on essaie de bien s’entendre par rapport à la petite. Tout est apaisé", assure Aya Nakamura, avec l'approbation du co-prévenu.

L'avocat de la chanteuse précise qu'ils ont entamé une thérapie familiale, pour le bien de leur enfant, âgé d'un an.

Décision rendue le 23 février

"On comprend aujourd'hui, dans la sérénité des débats, qu'il y a eu des violences réciproques. Chacun reconnaît les coups échangés. Mais il n’en demeure pas moins qu’il s'agit de violences, avec des blessures constatées médicalement", récapitule la procureure. La magistrate réclame ainsi à la juge d'entrer en voie de condamnation à l'encontre des deux prévenus et de prononcer une amende de 5000 euros pour Aya Nakamura, et de 2000 euros pour Vladimir Boudnikoff.

L'avocat de la chanteuse s'adresse à son tour à la juge et réclame au contraire une dispense de peine, et que celle-ci ne soit pas inscrite au casier judiciaire de sa cliente.

"Il s'agit d'un événement regrettable au sein d'un couple qui était en pleine séparation. Depuis les faits, il y a eu une évolution, une réflexion sur ce qui s’est passé. On n’est plus du tout dans la situation de la nuit du 6 au 7 août", plaide-t-il.

Un tumulte qu'ils auraient préféré régler autrement que devant un tribunal, à la veille du lancement du nouvel album d'Aya Nakamura, "DNK". Le jugement sera rendu le 23 février prochain.

Article original publié sur BFMTV.com