Sergio Mattarella élu à la présidence en Italie

Sergio Mattarella, candidat du Premier ministre Matteo Renzi, a été élu samedi par les grands électeurs à la présidence de la République italienne à l'issu du quatrième tour de scrutin. /Photo prise le 31 janvier 2015/REUTERS/Alessandro Bianchi

ROME (Reuters) - Le juge Sergio Mattarella, candidat soutenu par le président du Conseil Matteo Renzi, a été largement élu samedi à la présidence de la République italienne au terme du quatrième tour de scrutin. Magistrat de 73 ans qui siégeait jusqu'à présent à la Cour constitutionnelle, il a été choisi par 665 des 1.009 grands électeurs comme douzième chef d'Etat italien depuis la Seconde Guerre mondiale - le premier à être originaire de Sicile. La majorité simple (505 voix) était suffisante pour être élu alors que les deux tiers des voix étaient nécessaires aux trois premiers tours. "Ma première pensée va aux difficultés et aux espoirs de nos compatriotes", a déclaré Sergio Mattarella à l'annonce de son élection. Peu connu du grand public, le magistrat sicilien a été chaleureusement applaudi par les grands électeurs. Il devrait prêter serment la semaine prochaine pour un mandat de sept ans et succéder à Giorgio Napolitano, qui a démissionné ce mois-ci en invoquant ses 89 ans. Le nouveau chef de l'Etat a la réputation d'être un homme réservé même s'il s'est fait remarquer pour son franc-parler lorsqu'il a été ministre au début des années 1990. Il avait entamé une carrière politique moins de dix ans plus tôt après l'assassinat de son frère par Cosa Nostra, la mafia sicilienne. Si le poste de président de la république est largement protocolaire, l'élection a permis à Matteo Renzi de démontrer son autorité au sein de son propre parti et sa capacité à rassembler une majorité susceptible de soutenir les réformes qu'il veut entreprendre pour sortir l'économie italienne de l'ornière dans laquelle elle est plongée depuis six ans. Le "pacte" conclu l'an dernier entre le chef du gouvernement et Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, pour adopter des réformes institutionnelles semble en revanche avoir du plomb dans l'aile, la droite lui reprochant de ne pas l'avoir consultée avant de choisir son candidat à la présidence. "Renzi a pris la décision unilatérale de rompre le pacte", a déclaré Renato Brunetta, le chef du groupe parlementaire Forza Italia à la chambre des députés. "Plus rien ne sera pareil à présent." Tous les élus de Forza Italia ne se montrent cependant pas aussi catégoriques, Silvio Berlusconi ne s'étant lui-même pas encore exprimé publiquement à ce sujet. (Steve Scherer et Paolo Biondi, Jean-Philippe Lefief et Tangi Salaün pour le service français)