Serbie-Kosovo : la justice internationale peut-elle favoriser la paix entre les deux pays ?
Qu’elle semble dater, cette photo prise en 2019 où l’on reconnaît l’ancien président américain Bill Clinton, son ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright se promener dans les rues de Pristina en compagnie de Hashim Thaçi, président à l’époque du Kosovo ! Un an plus tard, le Tribunal spécial pour ce pays, financé par l’Union européenne, annonçait l’inculpation de l’ancien chef de l’UCK, ce mouvement indépendantiste armé vainqueur du conflit qui l’a opposé en 1998 et 1999 à la Serbie de Slobodan Milosevic. Thaçi a été mis en examen pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, et son procès débutera mercredi à La Haye. L’ancien Premier ministre et président de ce petit pays de 1,8 million d’habitants, ex-province de la Serbie du temps de l’ex-Yougoslavie, risque la prison à perpétuité. Depuis que le tribunal a été constitué en 2015, aucun ancien dirigeant kosovar à un tel niveau n’a été jugé, alors que du côté serbe la plupart des grands responsables politiques et militaires en activité pendant la guerre des Balkans ont été condamnés par les juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Pour la Serbie, le procès de Hashim Thaçi prouve que, même un quart de siècle plus tard, la justice internationale peut sanctionner les pires crimes.
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