"Ce serait un naufrage" : Fabien Roussel s'inquiète de l'incapacité du NFP à s'accorder sur un Premier ministre
La France insoumise a suspendu ce lundi les discussions avec le reste de la gauche sur la formation d'un gouvernement. Fabien Roussel s'interroge "sur leur choix véritable" et déplore "un spectacle affligeant".
Enlisement à gauche. La France insoumise a annoncé ce lundi 15 juillet suspendre les discussions avec le Nouveau Front populaire alors que les partis de gauche ne parviennent pas à se mettre d'accord, une semaine après être arrivés en tête en nombre de sièges des élections législatives.
"Si on ne trouve pas de solutions dans les heures qui viennent ou dans les jours qui viennent, ce serait un véritable naufrage", affirme ce mardi Fabien Roussel.
Invité de BFMTV-RMC, le secrétaire national du Parti communiste français estime que cela serait "un manque de respect pour électeurs qui ont exprimé leur volonté que ça change".
Vives critiques envers La France insoumise
Fabien Roussel se dit même "inquiet" face à l'incapacité du Nouveau Front populaire à s'accorder sur un Premier ministre. "Pour autant, nous avons demandé à La France insoumise de ne pas rompre les discussions", ajoute-t-il.
Le communiste déplore les critiques des insoumis sur le profil de Laurence Tubiana, économiste spécialiste des questions climatiques, pour Matignon. "C'est un spectacle affligeant que tout ça", dénonce-t-il.
"Si Manuel Bompard veut quitter le Nouveau Front populaire, c'est une lourde responsabilité qu'il prendrait, ça serait grave, mais peut-être que La France insoumise préfère être dans l'opposition, qui est une position beaucoup plus confortable, de tout critiquer, de dire non à tout et de voter des motions de censure", tacle-t-il.
"C'est beaucoup plus difficile d'accepter des responsabilités et de construire", lance Fabien Roussel, ajoutant:
"Je m'interroge sur leur choix véritable : ils veulent construire, répondre aux attentes des Français ou trouver un prétexte pour partir et rester dans l'opposition qui est beaucoup plus confortable".
"Il y a urgence"
Le chef de file du Parti communiste demande ainsi aux insoumis "de revenir à la table des discussions, pour discuter de ce Premier ministre qui fera consensus, avançons, faisons en sorte qu'il y a une proposition commune pour la présidence de l'Assemblée nationale et pour diriger un gouvernement".
"Mais surtout, faisons en sorte de ne pas décevoir les Français et que rapidement on puisse répondre à leurs questions concernant leur pouvoir d'achat, le blocage des factures, les retraites...", poursuit-il.
"Ils attendent ça de nous et donc il y a urgence", martèle-t-il.
Vers un vote ?
Pour l'heure, les partis de gauche n'arrivent pas à s'accorder car ils entendent parvenir au consensus. "Ça veut dire que nous devons être tous d'accord, c'est beaucoup plus difficile que d'imposer un choix à la majorité et c'est beaucoup plus long", souligne Fabien Roussel sur BFMTV-RMC.
Toutefois, selon lui, si cela n'aboutit pas, "peut-être faudra-t-il passer au vote et proposer aux députés du Nouveau Front populaire de prendre la main et de décider de celui ou celle qui pourrait être Premier ministre".
Il rappelle néanmoins que "ce qui compte, c'est le programme du Nouveau Front populaire, que nous avons défendu devant les électeurs".