"Il serait absurde de garder le pouvoir" : Darmanin favorable à un Premier ministre choisi en dehors du camp présidentiel
Estimant que le camp présidentiel n'a pas "gagné les élections législatives", le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, affirme auprès de BFMTV "qu'il serait absurde de garder le pouvoir" alors que le nom d'un nouveau Premier ministre se fait toujours attendre.
La nomination du successeur de Gabriel Attal à Matignon se fait attendre en cette fin de "trêve olympique". Et ce nouveau Premier ministre ne devrait pas être issu du camp présidentiel, selon le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin. Ce dernier estime auprès de BFMTV "qu'il serait absurde de garder le pouvoir", après la déconvenue du camps macroniste lors des élections législatives anticipées.
"Nous n'avons pas gagné les élections législatives", a-t-il déclaré. Le camp présidentiel a en effet obtenu 156 députés contre 193 pour le Nouveau Front populaire, le premier "bloc" de cette nouvelle Assemblée. Gérald Darmanin a ainsi souligné au Figaro qu'"il n'est pas anormal que quelqu'un qui n'est pas de (leur) famille politique dirige le gouvernement".
Un soutien de Xavier Bertrand
S'il a plusieurs fois répété que c'est au président de la République de choisir le prochain Premier ministre, comme le veut la Constitution, le locataire de la place Beauvau ne cache pas être séduit par une arrivée de Xavier Bertrand, dont le nom circule, à Matignon. Pour Gérald Darmanin, le président LR des Hauts-de-France dispose de "grandes qualités" pour ce poste.
Le ministre démissionnaire a par ailleurs déclaré auprès de BFMTV qu'il continuerait d'être "ministre jusqu'au moment où le président de la République décidera de changer de gouvernement".
"Si le President décide de faire une coalition à laquelle nous pourrions participer en adéquation avec nos valeurs, et que je puisse apporter ma pierre à l’édifice, je ferai mon devoir", a ajouté celui qui estime qu'un "cycle s’achève" pour lui à l'Intérieur après le succès des Jeux olympiques" et les sept années passées à ce poste.
"Besoin de temps"
La porte-parole du gouvernement démissionnaire, Prisca Thevenot, ne s'est quant à elle pas montrée pressée ce lundi 12 juillet de voir un nouveau gouvernement se constituer. Si elle assure que cette situation "ne sera pas éternelle", elle n'a pas donné davantage de précisions sur le calendrier.
Prisca Thevenot a formulé le souhait de la formation d'une "coalition avec les forces républicaines, qui vont de la social-démocratie aux LR historiques" mais a dans le même temps souligné "qu'une coalition ne se fait pas en quelques jours".
Selon elle, les partis ont "besoin de ce temps (...) pour être en capacité de faire fonctionner nos institutions". Elle a également écarté l'hypothèse d'une nomination à Matignon de Lucie Castets, la candidate sur laquelle se sont accordées les partis du Nouveau Front populaire (NFP), mais qui a été balayée par Emmanuel Macron.
La grogne monte à gauche face à cette situation qui piétine. La porte-parole du Parti socialiste Chloé Ridel a appelé ce lundi 12 août Emmanuel Macron à arrêter de "bloquer le pays et les institutions".