Sept cents djihadistes se trouveraient toujours à Ramadi en Irak

Les forces irakiennes après la prise de Ramadi. Selon la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, environ 700 combattants de l'Etat islamique (EI) se cacheraient encore dans le centre et dans les faubourgs est de la ville irakienne depuis sa reconquête par l'armée dimanche. /Photo prise le 28 décembre 2015/REUTERS

BAGDAD (Reuters) - Environ 700 combattants de l'Etat islamique (EI) se cacheraient dans le centre et dans les faubourgs est de la ville de Ramadi, dont l'armée irakienne a annoncé dimanche la reconquête, a déclaré mercredi la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. La majeure partie du centre-ville doit encore être nettoyée des engins explosifs laissés par les djihadistes, a-t-elle ajouté. "Dans le centre de Ramadi, on estime à 400 les membres de Daech encore présents, et plus à l'est, en direction de Falloudjah, il y en aurait environ 300", a dit aux journalistes à Bagdad le capitaine Chance McCraw, des services de renseignement militaires américains. "En centre-ville, les engins explosifs improvisés (IED) représentent toujours une menace même si les services antiterroristes sont au travail. C'est pourquoi les civils ne retournent pas dans certains secteurs", a-t-il ajouté. Le Premier ministre Haïdar al Abadi a hissé mardi le drapeau irakien sur Ramadi. Le chef du gouvernement était arrivé en hélicoptère dans la capitale de la province d'Anbar, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad. Il s'est déplacé dans la ville en compagnie du gouverneur de la province et de hauts responsables de la sécurité, dans un convoi de véhicules de transport Humvee, traversant un pont flottant utilisé par les forces armées la semaine dernière pour reprendre le centre-ville. EXPLOSIFS La prise de Ramadi, tombée en mai dernier sous la coupe de l'EI, constitue la plus importante victoire de l'armée régulière face aux djihadistes, qui l'avaient mise en déroute en s'emparant d'un tiers du territoire irakien il y a un an et demi. Haïdar al Abadi a ordonné mercredi la création d'une commission spéciale, comprenant notamment le gouverneur de la province d'Anbar et plusieurs responsables du gouvernement fédéral, chargée de diriger la reconstruction de la ville et de permettre le retour de la population. Les Nations unies estiment à environ 20 millions de dollars le coût des premiers travaux et le ministère irakien du Commerce a annoncé l'envoi prochain d'une aide d'urgence sur place. Le capitaine McCraw a précisé que dans un secteur qui avait été âprement défendu par les djihadistes, au sud du complexe administratif de la ville, les forces irakiennes avaient retrouvé 300 engins explosifs sur une portion de terrain de seulement 150 mètres de long. Près de 1,4 million de personnes ont été chassées de la très vaste province d'Anbar par les combats, selon les chiffres de l'Onu. Le chef-lieu de province comptait lui-même plus de 400.000 habitants avant l'arrivée des djihadistes. Le gouvernement irakien a annoncé que des miliciens sunnites allaient constituer le gros des forces de sécurité permanentes à Ramadi, un secteur où la communauté sunnite est majoritaire. (Stephen Kalin, Guy Kerivel pour le service français)