Sept agents russes du GRU inculpés par les USA pour cyberattaque
WASHINGTON (Reuters) - Sept agents des services de renseignement russes ont été inculpés par la justice américaine pour conspiration en vue de pirater des ordinateurs et de dérober des données dans le but de délégitimer des organisations internationales antidopage et de nuire à ceux qui ont dévoilé un programme de dopage d'athlètes russes à l'initiative de leur Etat.
Dans le cadre de cette conspiration, des intrusions dans des ordinateurs ont eu lieu entre décembre 2014 et mai 2018, a précisé le département américain de la Justice.
Les sept agents en question, qui appartiennent au GRU (renseignements militaires), se trouvent actuellement en Russie, ont déclaré les autorités américaines, en ajoutant qu'ils ont également partie liée avec la cyberattaque qui a visé cette année l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont le siège se trouve à La Haye.
Le département américain de la Justice accuse les pirates informatiques russes d'avoir utilisé des identités fictives, des serveurs proxy et des logiciels malveillants pour prendre le contrôle ses serveurs.
Trois des sept agents du GRU ont déjà été inculpés par le procureur spécial Robert Mueller dans le cadre de l'enquête que supervise ce dernier sur l'ingérence présumée de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016 et les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump.
L'un d'eux, Ivan Sergueïevitch Iermakov, a mené des opérations de renseignement visant la société Westinghouse Electric, basée près de Pittsburgh et spécialisée dans le nucléaire, dont l'Ukraine est l'un des clients.
Les pirates sont également accusés d'avoir ciblé l'Agence américaine antidopage et l'Agence mondiale antidopage (AMA), des organisations sportives comme la Fédération internationale de football (Fifa), et des athlètes dont les données médicales ont été dérobées avant d'être rendues publiques.
Les hackers ont également voyagé hors de Russie pour mener leurs activités, parfois à l'aide de passeports diplomatiques, accusent encore les procureurs américains.
Ces missions "sur site" ont été menées lorsque le piratage depuis la Russie ne fournissait pas un "accès suffisant" aux réseaux, explique l'acte d'inculpation. Les pirates se sont par exemple rendus à Rio de Janeiro avant les JO de 2016.
(Christopher Bing, Lisa Lambert et Sarah N. Lynch; Eric Faye, Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)