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Sepp Blatter va quitter la présidence de la FIFA

Sepp Blatter a annoncé mardi sa démission de la présidence de la FIFA et la tenue "le plus rapidement possible" d'un congrès extraordinaire pour élire son successeur. /Photo prise le 2 juin 2015/REUTERS/Ruben Sprich

ZURICH (Reuters) - Sepp Blatter a annoncé mardi sa démission de la présidence de la FIFA et la tenue "le plus rapidement possible" d'un congrès extraordinaire pour élire son successeur. Sepp Blatter, 79 ans, a fait cette annonce lors d'une conférence de presse à Zurich quatre jours après avoir été réélu pour un cinquième mandat à la tête de la principale instance internationale du football. "Bien que les membres de la FIFA m'aient conféré ce mandat, ce mandat n'a pas le soutien de l’intégralité du monde du football, j'entends par-là des supporters, des joueurs, des clubs et de tous ceux qui vivent, respirent et aiment le football autant que nous tous à la FIFA", a-t-il déclaré. "C'est pourquoi je remettrai mon mandat à disposition lors d'un Congrès électif extraordinaire", a-t-il poursuivi. "La FIFA a besoin d'une profonde restructuration", a dit le président démissionnaire, tout en annonçant qu'il emploierait le temps qu'il lui reste à la tête de la plus haute instance du football pour entamer le chantier de la réforme de la FIFA. "Puisque je ne serai pas candidat et que je suis donc désormais libre des contraintes qu'impose inévitablement une élection, je serai en mesure de me concentrer sur la mise en œuvre des ambitieuses et profondes réformes qui transcenderont nos premiers efforts en la matière." Domenico Scala, président de la Commission d’Audit et de Conformité, a prévenu qu'un délai de quatre mois minimum serait nécessaire pour préparer un nouveau congrès. "La décision sur le calendrier de l'élection du nouveau président reviendra au comité exécutif et il sera organisé entre décembre en mars", a-t-il dit. GINOLA ET LE PRINCE ALI PRÊTS À SE PRÉSENTER L'annonce du départ de Sepp Blatter, qui dirige la FIFA depuis 1998, a été saluée par de nombreux acteurs du football, à commencer par Greg Dyke, président de la fédération anglaise et adversaire farouche du Suisse, qui a parlé d'une "bonne nouvelle pour le monde du football". Michel Platini, président de l'UEFA, l'Union des fédérations européennes de football, a jugé la décision de Sepp Blatter "difficile, courageuse et juste". Sur RTL, Noël Le Graët, président de la Fédération française de football qui a voté pour Sepp Blatter lors du congrès de la FIFA, a estimé que cette solution était la meilleure "pour tout le monde". "Je suis un peu étonné mais, finalement, ça n'est pas plus mal. Cela va permettre de repartir sur de bonnes bases avec des vrais candidats", a-t-il dit. Romario, champion du monde de football 1994 et sénateur brésilien a de son côté salué "la meilleure nouvelle depuis longtemps" et le "début d'une nouvelle ère pour le football mondial". "Tous les dirigeants corrompus du football à travers le monde vont sentir leur fin venir comme un tsunami", a-t-il dit. Plus tôt dans la journée, la FIFA avait démenti l'implication de son secrétaire général, Jérôme Valcke, et de tout autre membre de son actuelle direction dans un transfert de 10 millions de dollars au coeur d'un scandale de corruption sur lequel enquête la justice américaine. Dans un communiqué, la justice suisse a assuré qu'aucune enquête n'avait été ouverte à l'encontre de Sepp Blatter. David Ginola, qui a renoncé cette année à une première candidature, a annoncé mardi soir à Sky News qu'il entendait se présenter à nouveau. Selon la chaîne de télévision britannique, le prince Ali ben Hussein, demi-frère du roi Abdallah de Jordanie, battu vendredi par Sepp Blatter, aurait lui aussi l'intention de briguer sa succession. (Brian Homewood, Tangi Salaün et Nicolas Delame pour le service français)