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La semaine débute dans le rouge vif en Europe et à Wall Street

LES BOURSES EUROPÉENNES FINISSENT DANS LE ROUGE

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en net repli lundi après avoir creusé leurs pertes dans le sillage de Wall Street sur fond d'inquiétudes croissantes liées à la résurgence de la pandémie de coronavirus des deux côtés de l'Atlantique et à ses conséquences économiques, déjà visibles dans les indicateurs conjoncturels comme dans les annonces des entreprises cotées.

L'absence persistante de progrès tangibles sur des mesures de relance aux Etats-Unis et l'approche des élections du 3 novembre ne font qu'ajouter à la nervosité des investisseurs

A Paris, le CAC 40 a fini sur un recul de 1,91% (93,52 points) à 4816,12 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 30 septembre.

A Londres, le FTSE 100 a perdu 1,16% et à Francfort, le Dax a cédé 3,71%. L'indice EuroStoxx 50 affiche une baisse 2,93%, le FTSEurofirst 300 de 1,74% et le Stoxx 600 de 1,81%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones abandonnant 2,9%, le Standard & Poor's 500 2,36% et le Nasdaq Composite 1,95%.

L'indice Vix de volatilité du CBOE, baromètre de la tension sur le marché américain, affichait alors un bond de 16,23% à 32,02 points, au plus haut depuis le 8 septembre.

Les actions américaines ont amplifié leur recul après l'annonce d'une baisse inattendue de 3,5% des ventes de logements neufs aux Etats-Unis le mois dernier alors que les économistes interrogés par Reuters les attendaient en hausse de 2,8%.

Cette mauvaise surprise s'ajoute aux multiples annonces de mesures visant à freiner l'augmentation des nouveaux cas d'infection au coronavirus dans de nombreux pays européens comme dans plusieurs Etats américains, qui relèguent au second plan les espoirs placés dans la relance budgétaire américaine.

"C'est la peur de voir la hausse du nombre de cas faire souffrir l'économie américaine qui domine le marché aujourd'hui", commente ainsi Marc Chaikin, fondateur de Chaikin Analytics.

En Europe, le seul indicateur économique important du jour, l'indice Ifo du climat des affaires, n'a apporté aucun soutien à la tendance puisqu'il est revenu à 92,7 contre 93,2 en septembre, confirmant la tendance au ralentissement de la reprise suggéré vendredi par les indices PMI "flash".

VALEURS

La plus forte baisse sectorielle du jour en Europe, et de loin, a touché le compartiment des hautes technologies, dont l'indice Stoxx a plongé de 7,37% après l'annonce par le spécialiste allemand du logiciel d'entreprise SAP de l'abandon de ses objectifs à moyen terme.

L'action SAP a fini la journée sur un recul de 21,94%, sa pire performance depuis 1996, et à Paris, Cap Gemini a perdu 6,29%, la baisse la plus marquée du CAC 40.

Le secteur de l'énergie (-3,13%) a parallèlement souffert de la baisse marquée des cours du pétrole, Total abandonnant 3,65% et Eni 3,09%.

A la hausse, PSA a gagné 0,42% après les informations de Reuters selon lesquelles la Commission européenne s'apprête à donner son feu vert au projet de fusion avec Fiat-Chrysler Automobiles (+0,72%).

A Londres, AstraZeneca a pris 1,69%, profitant de l'annonce de résultats encourageants en terme de réponse immunitaire du candidat vaccin développé par le groupe avec l'université d'Oxford.

CHANGES

L'aversion marquée au risque observée sur les marchés actions domine aussi celui des devises et favorise en premier lieu le dollar: l'indice qui mesure les fluctuations de la devise américaine face à un panier de référence gagne 0,29% et l'euro revient sous 1,1820.

Le billet vert s'apprécie également face au yen.

Son appréciation limite la hausse de l'or, qui bénéficie quand même de son statut de valeur refuge et prend 0,12% à 1.903,13 dollars l'once sur le marché spot.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro ont fini la journée pratiquement inchangés, à -0,578% pour le Bund allemand à dix ans et -0,2987% pour son équivalent français.

Les rendements italiens ont toutefois bénéficié de la décision inattendue de S&P Global de remonter la perspective de sa note BBB à "stable" contre "négative": celui des BTP à dix ans a cédé en séance jusqu'à neuf points de base à 0,674% avant de remonter à 0,73%.

Sur le marché américain, les Treasuries à dix ans affichent un rendement de 0,801%, en baisse de quatre points de base, un mouvement logique en cas de poussée de l'aversion au risque.

PÉTROLE

Le marché pétrolier amplifie son recul, l'accélération de la deuxième vague de la pandémie et les multiples mesures de restriction de circulation faisant craindre un nouvel accès de faiblesse de la demande mondiale, au moment même où l'offre tend à augmenter avec le rebond de la production libyenne.

Le Brent abandonne 3,16% à 40,45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,21% à 38,57 dollars.

(Marc Angrand, avec Medha Singh et Shivani Kumaresan, édité par Jean-Michel Bélot)