Selon le chef du parquet national antiterroriste, "une demi-douzaine d'attentats" ont été déjoués en France ces derniers mois

Jean-François Ricard, premier procureur de la République antiterroriste, le 24 juin 2019. - JOEL SAGET
Jean-François Ricard, premier procureur de la République antiterroriste, le 24 juin 2019. - JOEL SAGET

Le risque d’attentat est "encore très important" en France. Au cours des derniers mois, "une demi-douzaine" d’entreprises terroristes ont été déjouées sur le territoire, a annoncé ce lundi matin sur France Info Jean-François Ricard, premier procureur au parquet national antiterroriste

Cette menace provient de trois sources principales, a détaillé le magistrat: "Elle s’exporte de la zone irako-syrienne et de ressortissants d’autres Etats que la France qui montent des structures terroristes. Il y a également la menace endogène qui peut atteindre des individus totalement isolés."

170 jihadistes français rapatriés

Actuellement, quelque 250 Français soupçonnés d’avoir pris part à la mouvance jihadiste sont en prison ou dans des camps en zone irako-syrienne, a précisé Jean-François Ricard ajoutant que 300 enfants s’y trouvent aussi. Par ailleurs, 170 adultes ont été rapatriés en France par le biais du protocole Cazeneuve, "parmi ceux-ci autant de femmes que d’hommes, car les femmes étaient très nombreuses sur zone", souligne le magistrat ajoutant qu’un "certain nombre doit encore rentrer, dont des femmes avec leurs enfants".

"Les enfants sont des cas exceptionnels, ils sont pris en charge dans des structures spécifiques sous procédure de l’autorité judiciaire et administrative qui assure un suivi extrêmement fin dans les départements dans lesquels ils se trouvent en général dans leur famille élargie", développe-t-il.

40 condamnés pour terrorisme sortis de prison

Concernant les individus qui ont déjà été condamnés pour acte de terrorisme en France, environ 40 ont purgé leur peine et ont été remis en liberté l’an dernier. "Cette année ce sera un peu plus, et une soixantaine devrait encore sortir l’an prochain", note le magistrat.

Lorsqu’ils sont remis en liberté, un double suivi se met en place: d’une part administratif, "qui permet de leur imposer des obligations avec un esprit tourné vers le contrôle de ces individus", et d’autre part judiciaire. "Mais les textes en vigueur sont un peu insuffisants en la matière (...) Ce suivi ne peut pas être absolu et cela constitue l’une menace les plus lourdes pour notre pays".

Article original publié sur BFMTV.com