Seins nus à la plage: Darmanin défend "une liberté", la gendarmerie reconnait "une maladresse"

Des baigneurs à Argelès-sur-Mer, près de Perpignan, le 22 juillet 2020 (photo d'illustration)  - Raymond Roig
Des baigneurs à Argelès-sur-Mer, près de Perpignan, le 22 juillet 2020 (photo d'illustration) - Raymond Roig

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a défendu mardi la liberté des femmes de bronzer seins nus et déploré l'erreur commise par les gendarmes de Sainte-Marie-la-Mer (Pyrénées-Orientales) qui avaient demandé à trois femmes pratiquant le "topless" en toute légalité de se rhabiller. "C'est sans fondement qu'il a été reproché à deux femmes leur tenue sur la plage. La liberté est un bien précieux. Et il est normal que l'administration reconnaisse ses erreurs", a tweeté le ministre.

La gendarmerie nationale, voyant la polémique enfler sur les réseaux sociaux, avait également reconnu un peu plus tôt sur Twitter "la maladresse de deux gendarmes en sécurisation qui ont cru bien faire". L'action des deux gendarmes jeudi "faisait suite à la sollicitation d'une famille de vacanciers qui se disait gênée par la situation du fait de la présence d'enfants", avance la gendarmerie des Pyrénées-Orientales dans un communiqué sur sa page Facebook. Ils "ont demandé aux personnes concernées si elles acceptaient de couvrir leur poitrine après leur avoir expliqué le sens et l'origine de leur démarche", ajoute-t-elle.

La gendarmerie évoque "une action de médiation qui demeure néanmoins une maladresse", précisant qu'"aucun arrêté municipal n'interdit cette pratique à Sainte-Marie-la-Mer". La pratique du "topless" ne constitue plus en France un délit d'exhibition sexuelle. Bronzer seins nus pour une femme peut néanmoins faire l'objet d'une contravention lorsque la plage est réglementée par un arrêté municipal proscrivant certaines tenues, comme le string ou le monokini.

Moins de 20% des Françaises

Moins de 20% des Françaises de moins de 50 ans enlèvent le haut sur la plage, contre 28% il y a dix ans et 43% en 1984, selon une récente enquête d'opinions réalisée par l'institut Ifop sur plus de 5.000 Européennes, dont un millier de Françaises. Les femmes de 18 à 25 ans évoquent la crainte du harcèlement, la peur qu'on critique leur corps ou encore celle que des hommes les regardent avec insistance pour expliquer leur décision d'éviter le monokini. Les Françaises sont ainsi plus timides que leurs consœurs européennes: 48% des Espagnoles disent pratiquer le seins-nus et 34% des Allemandes.

Article original publié sur BFMTV.com