Seine-Saint-Denis: des centaines de personnes rendent hommage à la directrice Christine Renon

Près de 300 personnes ont défilé ce samedi pour rendre hommage à Christine Renon. - Thomas SAMSON / AFP
Près de 300 personnes ont défilé ce samedi pour rendre hommage à Christine Renon. - Thomas SAMSON / AFP

"Ni oubli, ni pardon pour Christine Renon": près de 300 personnes ont défilé ce samedi à Pantin, en Seine-Saint-Denis, pour rendre hommage à la directrice qui s'était suicidée dans son école il y a un an.

Le cortège, précédé d'une large banderole: "Marche contre l'oubli, pour la jeunesse et l'éducation", a démarré en début d'après-midi dans la banlieue nord de Paris. Tout au long du parcours, les manifestants ont mêlé revendications - "On veut du fric pour l'école publique", "colère, galère, misère" - et hommages, comme "Christine, on t'oublie pas".

"Il ne faut pas que le décès soit oublié"

Christine Renon, directrice de maternelle à Pantin, s'était donné la mort dans son école le 21 septembre 2019, en laissant une lettre dénonçant la dégradation de ses conditions de travail.

"Il ne faut pas que le décès de Christine Renon soit oublié. Ne pas oublier toutes les raisons qui ont conduit à sa mort", a insisté une enseignante de Pantin sous couvert d'anonymat. "Pendant le confinement on a été méprisé par notre institution", se désole-t-elle.

"Un an après, on a l'impression d'un éternel recommencement, on lutte tous les jours, rien n'a changé depuis la rentrée", raconte une professeure d'allemand dans un collège d'éducation prioritaire de Seine-Saint-Denis.

Hommage à Kewi et Djadje Traore

Cette marche a été également l'occasion de rappeler "les autres drames dans la communauté éducative en Seine-Saint-Denis" en 2019, expliquent les organiseurs.

Ainsi, un hommage a été rendu à deux élèves du lycée d'Alembert à Aubervilliers: Kewi, 15 ans, tué en marge d'un cours d'EPS aux Lilas en octobre 2019 et Djadje Traore, 19 ans, assassiné en bas de son immeuble à Saint-Ouen, quelques semaines plus tard.

Pour Gabriel Lattanzio qui enseigne l'anglais au lycée Paul-Robert des Lilas, "il se passe des choses graves et il ne faut pas rester silencieux comme le fait le ministère de l'Education. Nous ne voulons plus jamais ça!"

Des familles du XIXe arrondissement de Paris, sous la banderole "Mères combattantes", ont rejoint le cortège pour dénoncer "les violences" qui gangrènent le Nord de Paris.

"Nous exigeons un accès égal à une éducation de qualité, nous exigeons des actes pas de la compassion", a insisté Pénélope Gaillard Siboni, mère d'élèves à Pantin et enseignante dans le XXe arrondissement de Paris à l'issue de la marche qui s'est achevée par des prises de parole dans une école élémentaire de Pantin.

Depuis le suicide de Christine Renon, le ministère de l'Education a annoncé des mesures visant à alléger la charge de travail des directeurs d'école, mis à rude épreuve par la crise du coronavirus.

Article original publié sur BFMTV.com