Seine-et-Marne : Après la mort dans sa cellule d’un homme incarcéré par erreur, une information judiciaire ouverte
PRISON - Une famille qui réclame des réponses. Un homme est décédé le 17 août dernier dans sa cellule de sa prison de Meaux-Chauconin, alors que sa détention était en fait une erreur. Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte mardi 10 septembre, alors que ses proches mettent en cause l’intervention d’agents de l’administration pénitentiaire dans sa cellule juste avant son décès, rapporte Le Monde.
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Deux juges d’instruction ont été co-désignés pour mener l’enquête, a indiqué le parquet de Bobigny en Seine-Saint-Denis, précisant que la procureure générale de la cour d’appel de Paris avait décidé du dépaysement de ce dossier, du parquet de Meaux vers celui de Bobigny.
Dans un communiqué daté du 19 août, le procureur de la République de Meaux Jean-Baptiste Bladier avait indiqué que le comportement du détenu, « caractérisé par un grand état d’excitation et des propos incohérents, outre le fait qu’il avait dégradé toute sa cellule, avait justifié l’intervention des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire ».
Une source policière avait assuré qu’il avait été maîtrisé au sol après s’être porté au contact des boucliers des agents. Toujours selon la même source policière, le détenu, souffrant de diabète, avait perdu conscience avant d’être déclaré décédé malgré des tentatives de réanimation.
« J’aimerais savoir quels propos incohérents il a tenus. S’il disait “je n’ai rien faire en prison”, c’était juridiquement fondé », a insisté Ludovic Beaufils, avocat de la famille du défunt, joint par l’AFP. Assane Gueye « était détenu arbitrairement et il est mort en détention », a-t-il résumé. « On ne sait pas s’il a souffert, on ne sait pas quelles sont ses dernières heures car on nous donne des réponses au compte-goutte », avait témoigné une de ses nièces auprès du Parisien.
Assane Guèye aurait dû être en liberté
L’ancien paysagiste aurait dû se trouver en liberté le jour de son décès. Placé le 14 août en détention provisoire pour des faits de violences conjugales, il avait été jugé deux jours plus tard en comparution immédiate, puis réincarcéré par erreur, alors qu’il aurait dû être remis en liberté le 16 août. Reconnu coupable de faits d’agression sexuelle, violences aggravées et arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire par le tribunal correctionnel de Meaux, l’homme avait en effet été condamné à une peine de trois ans d’emprisonnement assortie d’un sursis probatoire de deux ans, sans mandat de dépôt.
Cependant, « à la suite d’une erreur », le document administratif rempli par le parquet à l’issue de l’audience comportait la « mention erronée » d’une peine de 36 mois de prison dont 24 mois avec sursis probatoire « avec maintien en détention », avait détaillé le procureur de Meaux dans son communiqué, selon lequel « c’est à la suite de cette mention inexacte » que le défunt avait été maintenu en cellule.
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