Seine-et-Marne : un enfant retiré à ses parents à cause d’une erreur de diagnostic
Le 19 mars 2021, Léon, 18 mois, a été retiré à ses parents qui étaient soupçonnés de le maltraiter. Il leur a finalement été rendu lorsqu’une simple prise de sang a permis de prouver qu’il souffre de la maladie des os de verre.
Lorsque leur fils Léon a été emmené pour être confié à l’Aide Sociale à l’Enfance le 19 mars 2021, Manon et Jonathan ont subi un double choc. En plus d’être de se voir retirer leur enfant, ils sont accusés de le maltraiter alors qu’ils n’ont rien fait, rapporte le journal Le Parisien. Près de deux ans plus tard, ils se battent pour que ce genre de placement abusif ne se reproduise pas, mais les hôpitaux et la justice font la sourde oreille.
Cette histoire commence en décembre 2020. À l’époque, Léon se fait une fracture alors qu’il est chez lui, avec ses parents, à La Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne. Trois mois plus tard, nouvelle fracture, alors que le petit garçon se trouve chez sa nourrice. À nouveau conduit à l’hôpital de Meaux, Léon fait l’objet d’examens complets afin de vérifier qu’il ne subit pas de maltraitance. Un deuxième avis est même demandé à l’hôpital Bicêtre AP-HP, dans le Val-de-Marne. Bien que les médecins de ce dernier recommandent de "compléter le bilan d’exploration radiologique du squelette" et "d’explorer le cerveau et la moelle, en particulier cervicale", c’est la maltraitance qui est retenue. Quant aux examens complémentaires, personne ne sait s’ils ont véritablement été faits. À partir de là, les choses dégénèrent.
Une simple prise de sang
Une enquête est en effet diligentée par la gendarmerie qui interroge à la fois les parents de Léon et leurs proches. Pendant ce temps, le couple fait tout pour éviter d’être accusés de maltraitance. "On laissait constamment la porte de la chambre d’hôpital ouverte pour qu’on ne nous accuse de rien. Mais on sentait les regards accusateurs, et on entendait les murmures du personnel médical dans les couloirs", raconte Jonathan dans les colonnes du Parisien. Sa femme, elle, n’a plus que le droit de promener son fils en poussette sur le parking de l'hôpital, sous surveillance. Finalement, le couperet tombe. Le 19 mars 2021, Léon est emmené par les services de l’ASE.
Une fois placé en pouponnière, Léon fait une nouvelle chute, anodine. On doit malgré tout lui plâtrer les deux jambes pour cette bête dégringolade. Pris en charge à l’hôpital Trousseau, il fait l’objet d’une prise de sang qui révèle que Léon souffre d’une ostéogenèse imparfaite, aussi appelée maladie des os de verre. Il est donc rendu à ses parents le 2 avril 2021. Depuis, bien que leur réclamation auprès de l’hôpital de Meaux ait été rejetée, Jonathan et Manon demandent réparation pour les préjudices moral et financier qu’ils estiment avoir subi. "Ça nous importe peu, on veut seulement que ces placements abusifs ne se reproduisent plus. Je suis AVS (auxiliaire de vie scolaire) dans un collège, et je ne comprends pas que des enfants assurément maltraités mettent des mois voire des années à être placés tandis que des enfants comme Léon se retrouvent placés immédiatement après un diagnostic hâtif", explique Manon comme une conclusion.
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