Les secrets des tubes: "Manureva", d'Alain Chamfort
C'est l'histoire de Manureva, une chanson qui ne s'appelait pas "Manureva" à l'origine. Nous sommes en 1979 et Alain Chamfort vient d'enregistrer un morceau intitulé Adieu California. Il est convaincu par la musique qu'il a composée avec Jean-Noël Chaléat mais il doute du texte, signé Serge Gainsbourg.
"La production se lance, les disques sont fabriqués et tout le monde est très satisfait... sauf moi", se souvient le chanteur auprès de BFMTV.
"On avait l'impression que le texte n'était pas au niveau de ce que la musique pouvait proposer. C'était un peu décevant. J'ai essayé de convaincre Serge de revoir sa copie." Mais pour cela, il faut que l'auteur de Je t'aime... moi non plus trouve une autre inspiration.
Au détour d'un repas
Le miracle se produit lors d'un dîner que Serge Gainsbourg partage avec Jane Birkin et le skipper Eugène Riguidel. Celui-ci leur raconte l'histoire d'Alain Colas, le navigateur français disparu en mer l'année précédente à bord de son trimaran, Manureva.
"Serge capte le mot et en fait une autre chanson qu'il me présente le lendemain. Et là je dis: 'Voilà, on y est'."
Le titre sera bientôt consacré tube par les classements. Mais avant même ce succès chez les disquaires, un premier indicateur arrive avec la fête de Noël de la maison de disques d'Alain Chamfort: "Quand je suis arrivé, la chanson passait, les enfants dansaient sur la piste et le président de la maison de disque m'a dit: 'Vous voyez Alain, c'est un bon filon'. Et c'est vrai, ça a marché."
Morceau charnière
Le titre casse l'image de chanteur à minettes d'Alain Chamfort et le remet en selle. "Ça m'a permis de gagner de nouveau la confiance de la maison de disques et de poursuivre avec les albums qui ont suivi."
Manureva est devenu un classique d'Alain Chamfort. Il la place à la fin ou au début de ses concerts, pour l'évacuer dès le départ. Car elle doit figurer dans la liste des titres de ses spectacles.