Les secrets des tubes: "J'traîne des pieds" d'Olivia Ruiz
Nous sommes en 2005, et elle traîne des pieds, Olivia Ruiz. Normal, elle a quitté son Sud natal pour monter à la capitale faire la Star Ac'. Elle qui a grandi dans un café tenu par ses parents, à Marseillette, ressent alors le besoin de parler de ses origines.
"Tant que j’étais pas partie, je ne m’en étais pas rendu compte", évoque la chanteuse. "Vivre dans un café pour une petite fille, ce n’est pas la normalité. Rencontrer la différence à chaque recoin du café, et de fait, en venir à l’apprécier et à rencontre l’autre, encore plus quand il est différent de nous, il y a quelque chose de fou."
La chanson est personnelle. Tellement, qu’Olivia Ruiz souhaite en faire un titre majeur de son deuxième disque. Mais elle va devoir lutter au sein même de son label.
"D’ailleurs, je dis à ce moment-là à la maison de disques que je voudrais que ce soit le premier single, et que c’est très important pour moi. Et tout le monde me regarde en me disant 'pardon, en radio, un morceau qui n’a comme instrumentation qu'une boîte à musique et une beat box... En radio? Bein non!'"
Au fin fond de l'Amérique du Sud
C’est le temps qui va faire son œuvre, avec ce titre. La chanteuse va le défendre bec et ongle en tournée. Les radios vont finir par le jouer.
"Je suis dans un camion tout pourri, au fin fond de l’Amérique du Sud, parce que j’ai voulu partir rencontrer ma famille au Chili, et qu’on m’a monté une tournée d’un mois, dans des salles minuscules, puisque là-bas personne ne me connaît. Et le coup de fil: 'Allô? Voilà, ton titre est partout en radio et l’album est numéro un' 'Mais il est sorti il y a un an. Ça n’existe pas!'".
J’traîne des pieds reste une chanson à part pour Olivia Ruiz.
"C’est grâce à elle que chez moi ils sont un peu plus fiers d’eux, alors qu’ils devraient l’être depuis longtemps. C'est pas mal déjà", soutir la chanteuse.
D’ailleurs, elle ne manque pas de l’interpréter sur sa nouvelle tournée. J’traîne des pieds reste un incontournable.