Secret de la confession: le patron des évêques de France convoqué par Darmanin

Emmanuel Macron a demandé à Gérald Darmanin de convoquer le président de la Conférence des évêques de France après ses propos polémiques au lendemain du rapport Sauvé.

POLITIQUE - Il va devoir s’expliquer. Emmanuel Macron a demandé à Gérald Darmanin de convoquer le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, pour qui le secret de la confession est “plus fort que les lois de la République”.

Une position qui a suscité de nombreuses réactions, au lendemain des chiffres effrayants sur la pédocriminalité dans l’Église catholique française publiés dans le rapport Sauvé. Interrogé à ce propos, ce jeudi 7 octobre, au sortir du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a voulu apporter une “réponse très claire”: “Il n’y a rien de plus fort que les lois de la République dans notre pays, ça tient en une phrase.”

Gabriel Attal a également confirmé que le président de la République avait réclamé au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de recevoir Mgr de Moulins-Beaufort pour clarifier les choses.

Que préconise le rapport?

La veille, le religieux avait défendu le “secret de la confession”. Cette notion qui, selon ses mots, “ouvre un espace de parole libre qui se fait devant Dieu”. “Le secret de la confession s’impose à nous et il s’imposera... En ça, il est plus fort que les lois de la République”, expliquait-il sur franceinfo, en ajoutant qu’il regarderait “de très près la recommandation de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase)” sur le sujet.

Cette dernière a justement préconisé, mardi lors de la remise du fameux rapport aux autorités de l’Église, de relayer un message clair aux confesseurs et aux fidèles, sur l’obligation du confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles infligées à un mineur ou à une personne vulnérable.

Car jusqu’ici, la Conférence des évêques de France défend que les “informations recueillies, par un auteur, une victime ou un témoin, à l’occasion d’une confession” ne puissent en aucun cas être rapportées par le confesseur, indique-t-elle dans une note le 8 décembre 2020, citée dans le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase).

“Il n’est pas permis à un prêtre de faire usage de ce qu’il a entendu en confession et donc, il ne peut en aucun cas signaler aux autorités judiciaires un pénitent, que ce soit l’auteur, la victime ou le témoin”, ajoute-t-elle, avec la menace d’une “excommunication” pour ceux qui feraient autrement.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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