Le Secrétaire général des Nations Unies appelle à une désescalade entre Israël et le Liban
Le risque à court terme d'une guerre plus large au Moyen-Orient "s'est quelque peu atténué" après qu'Israël et le Hezbollah libanais ont échangé des tirs sans autre forme d'escalade, mais l'Iran représente toujours "un danger important" alors qu'il envisage de frapper Israël, a déclaré le général C.Q. Brown, chef d'état-major de la Force aérienne des États-Unis.
Les responsables et les médias israéliens ont réagi avec satisfaction lundi après qu'une attaque de missiles attendue de longue date par le mouvement Hezbollah, soutenu par l'Iran, a été largement contrecarrée par des frappes israéliennes préventives dans le sud du Liban.
Il s'agit de l'un des affrontements les plus importants depuis plus de dix mois, depuis que le Hezbollah a commencé à attaquer le nord d'Israël à la suite des attaques du Hamas le 7 octobre, mais il s'est également terminé avec des dégâts limités en Israël et sans menace immédiate de nouvelles représailles de part et d'autre.
Plus tôt, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé à une cessation des attaques transfrontalières le long de la Ligne bleue, selon son porte-parole Stéphane Dujarric.
La Ligne bleue est une démarcation non officielle entre Israël et le Liban. Mise en place par les Nations Unies en 2000, elle représente une "ligne de retrait" plus qu'une véritable frontière.
Stéphane Dujarric a ajouté qu'António Guterres appelait à une désescalade immédiate car les attaques "mettent en danger les populations libanaise et israélienne et menacent la sécurité et la stabilité régionales".
Plus de 600 Casques bleus de la FINUL au cœur du conflit
Pendant ce temps, plus de 600 Casques bleus de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) poursuivent leur mission sur la base espagnole Miguel de Cervantes à Marjayoun, dans le sud du Liban.
Les Casques bleus sont des civils, hommes et femmes, des militaires et des policiers qui participent aux missions de maintien de la paix de l'ONU.
"Alors que la FINUL poursuit les activités qui lui ont été confiées dans ces circonstances difficiles, la coordinatrice spéciale pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le chef de la mission de maintien de la paix au Liban, le général de corps d'armée Aroldo Lázaro, poursuivent leurs contacts avec les parties afin de désamorcer la situation", déclare Stéphane Dujarric.
Le caporal Daniel Ramírez explique comment lui et ses collègues vivent les affrontements réguliers entre le Hezbollah et Israël : "On finit par s'y habituer. Nous venons pour une mission, c'est ce que nous faisons et c'est tout".
À la suite d'un incident survenu au début du mois, au cours duquel trois soldats de la paix ont été blessés, la FINUL rappelle à toutes les parties qu'il leur incombe de ne pas viser les Casques bleus.
Un risque important pour les civils de la région
L'ONU continue d'intensifier ses efforts de secours, mais Stéphane Dujarric admet que les réponses humanitaires sont entravées par des contraintes de financement et demande des ressources supplémentaires.
"Certains de ces villages sont complètement vides. Personne n'y vit en raison des risques et des attaques constantes qu'ils subissent", déclare le lieutenant-colonel espagnol Jose Irisarri.
"Nos collègues humanitaires nous disent que la récente reprise des hostilités n'a pas eu d'impact humanitaire significatif. Cependant, le conflit en cours continue d'affecter gravement les civils des deux côtés de la Ligne bleue", affirme le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies.
Il appelle toutes les parties à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire, en insistant sur la nécessité de protéger les civils, en particulier les enfants, et les infrastructures civiles à tout moment.
António Guterres a également appelé à une "cessation des hostilités et à la pleine application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies".
Cette résolution, qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Liban en 2006, exhorte les deux pays à respecter un cessez-le-feu et un accord de paix à long terme, ainsi qu'à maintenir une paix durable au Moyen-Orient.