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Nouvelles manifestations au Burundi, l'armée dans les rues

Les manifestations se sont poursuivies lundi au Burundi après l'annonce de la mort de cinq personnes la veille lors d'un rassemblement organisé dans la capitale, Bujumbura, contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. /Photo prise le 27 avril 2015/REUTERS/Thomas Mukoya

BUJUMBURA (Reuters) - La police du Burundi a eu recours à du gaz lacrymogène et des canons à eau et l'armée a été déployée lundi à Bujumbura face aux rassemblements de l'opposition organisés pour protester contre la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat consécutif. "Le combat continue", criaient les manifestants regroupés dans plusieurs quartiers de la capitale du petit pays d'Afrique centrale. Des pneus ont été incendiés. Selon la présidence, trois personnes ont été tuées et 15 policiers ont été blessés dimanche au premier jour des manifestations. Les militants des droits de l'homme parlent de cinq morts, trois dans les manifestations et deux dans une attaque menée par le mouvement de jeunesse du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD). Le porte-parole du chef de l'Etat, Gervais Abayeho, a estimé que les opposants n'avaient pas tenu leur promesse de manifester dans le calme. "Ce n'est pas une manifestation pacifique, c'est une insurrection", a-t-il dit. Le militant des droits de l'homme Pierre Claver Mbonimpa a été molesté et interpellé par la police après sa participation à une émission de radio, a constaté un journaliste de Reuters. Les locaux de la radio concernée, la Radio Broadcasters' Association, ont été ensuite fermés. La chaîne de radio privée RPA a également été fermée car elle "incitait à la violence", a déclaré Gervais Abayeho. Selon ses détracteurs, le président Nkurunziza, qui a annoncé samedi sa décision de briguer un troisième mandat, viole la constitution et les accords de paix d'Arusha qui ont mis fin à la guerre civile au Burundi en 2005, deux textes limitant la présidence à deux quinquennats. Le chef de l'Etat dit que son premier mandat ne compte pas parce qu'il a été désigné par le Parlement et non pas au suffrage universel direct par la population. (Patrick Nduwimana; Danielle Rouquié et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)