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Le camp Rohani espère de nouveaux gains aux législatives en Iran

par Parisa Hafezi ANKARA (Reuters) - Les réformateurs et centristes iraniens favorables au président Hassan Rohani espéraient consolider leur percée vendredi à l'issue du second tour des élections législatives. Le premier tour, qui s'est déroulé le 26 février, a permis au camp présidentiel de gagner du terrain au Parlement, sans pour autant remporter la majorité des 290 sièges. Les réformateurs ont également progressé à l'Assemblée des experts, l'instance religieuse chargée notamment de désigner le guide suprême de la Révolution islamique. Le ministre de l'Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, a déclaré dans la journée à la télévision que les votants devaient élire 68 députés dans les circonscriptions où les candidats n'ont pas obtenu 25% des suffrages exprimés au premier tour. La télévision publique, citant le ministère de l'Intérieur, a indiqué dans la soirée que le dépouillement avait débuté dans la quasi-totalité des 21 provinces du pays. Le taux de participation est "bon", a-t-elle ajouté sans donner de chiffres, et les résultats sont attendus samedi. L'actuel Parlement, le Majlis, est dominé par les conservateurs fidèles à l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique. Mais lors du premier tour, les modérés ont raflé les 30 sièges en jeu à Téhéran. Leurs gains à l'extérieur de la capitale ont été plus limités. Dimanche dernier, l'ancien président réformateur Mohammad Khatami, a appelé de ses voeux une forte participation des électeurs au second tour pour consolider les gains importants des modérés en février. CHIFFRES APPROXIMATIFS La presse iranienne n'a pas le droit de publier le nom et les photos de Mohammad Khatami qui a été président entre 1997 et 2005. Il a tout de même réussi à publier une vidéo de cinq minutes sur les réseaux sociaux avant le premier tour, laquelle a contribué à faire pencher la balance en faveur des modérés. L'ayatollah Khamenei a lui aussi appelé mercredi les électeurs à voter en nombre, en expliquant que cela montrerait la confiance des Iraniens en leurs dirigeants. En février, le taux de participation a été de 62%. Selon un décompte non officiel effectué par Reuters concernant les résultats du premier tour, les conservateurs ont remporté 112 sièges, les réformateurs et les centristes 90 et les candidats indépendants et des minorités religieuses 29. Ces chiffres sont approximatifs parce qu'en Iran, les affiliations à un parti ne sont pas fixes. Certains candidats étaient soutenus par les deux camps. Les modérés se sont fixés pour objectif de remporter au moins 40 sièges supplémentaires. Plus d'une dizaine de femmes sont candidates au second tour et si elles obtiennent des sièges, les femmes seront plus de 20 en comptant celles qui ont été élues au premier tour, ce qui constituera le plus grand nombre de femmes députées en Iran depuis la Révolution de 1979. Un nombre important de candidats indépendants sans affiliation claire devraient entrer au Parlement en raison de la disqualification, avant le premier tour, par le Conseil des gardiens de plusieurs milliers de candidats favorables aux réformes. Le vote dans la plupart des villes a été prolongé de trois heures jusqu'à 22h00 (17h30 GMT). La séance inaugurale de la nouvelle législature aura lieu le 27 mai. (Jean-Philippe Lefief, Danielle Rouquié et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)