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Scrutin législatif en Côte d'Ivoire, le FPI veut faire son retour

Les Ivoiriens étaient conviés aux urnes, dimanche, pour des élections législatives grâce auxquelles la principale formation de l'opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), compte faire son retour à l'Assemblée nationale après cinq ans d'absence. /Photo prise le 18 décembre 2016/REUTERS/Thierry Gouegnon

ABIDJAN (Reuters) - Les Ivoiriens étaient conviés aux urnes, dimanche, pour des élections législatives grâce auxquelles la principale formation de l'opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), compte faire son retour à l'Assemblée nationale après cinq ans d'absence. Le FPI a pour l'essentiel boycotté la vie politique depuis le conflit de 2011, qui avait vu le président d'alors, Laurent Gbagbo, chassé du pouvoir et nombre de ses dirigeants jetés en prison. Le FPI de Pascal Affi N'Guessan alignait dimanche 186 candidats, sur un total de 255 sièges à pourvoir. Les partisans de la coalition RHDP du président Alassane Ouattara contrôlent 85% des sièges de l'Assemblée nationale sortante. "Le boycott est fini", a lancé à ses partisans Pascal Affi N'Guessan récemment, lors d'un meeting dans son fief de Bougouanou. Le RHDP (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix), en butte à des divisions internes, promet davantage de croissance pour l'économie ivoirienne, et présente 199 candidats, mais il devra composer avec les candidatures indépendantes issues de son propre camp. Le nombre total d'indépendants atteint le record de 741, soit plus que la moitié des candidats en lice pour un siège. Le président Ouattara a dit s'attendre à ce que le pays ait un "parlement diversifié" après ce scrutin, et a demandé aux candidats de garder leur calme et de respecter les résultats, attendus lundi. CLAUSE DE L'IVOIRITÉ Le FPI estime que de forts contrepoids sont nécessaires au pouvoir d'Ouattara, pour que le pays connaissent la stabilité sur le long terme. Malgré cinq ans de paix et de relance de l'économie, les Ivoiriens restent profondément divisés sur des lignes de faille politiques et ethniques. L'opposition a ainsi boycotté le référendum du 30 octobre dernier sur le projet de nouvelle Constitution. Le texte a certes été approuvé à une très large majorité de 93,42%, mais avec une participation au vote de 42%. La nouvelle Constitution supprime notamment la clause d'"ivoirité", soit l'obligation faite aux candidats à la présidence de la République d'avoir des parents nés ivoiriens. Cette clause était source de tensions en Côte d'Ivoire, pays à forte immigration étrangère. Elle a surtout été brandie par les adversaires du chef de l'Etat pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle en l'an 2000. Alassane Ouattara avait promis l'an dernier lors de la campagne en vue de sa réélection qu'il ferait abolir cette clause, afin de tourner la page sur une décennie de violences politiques qui ont tourné à la guerre civile en 2002-2003 puis en 2010-2011, quand Laurent Gbagbo contestait la victoire de son rival au scrutin de novembre 2010. (Loucoumane Coulibaly et Ange Aboa; Gilles Trequesser et Eric Faye pour le service français)