Scroller sur son téléphone augmente l’ennui et l’insatisfaction sans nous divertir, selon cette étude

SANTÉ - Que ce soit dans les transports ou dans une salle d’attente, tout le monde s’est déjà retrouvé à « scroller » instinctivement sur son téléphone pour faire passer le temps. Pourtant, faire défiler infiniment les contenus TikTok et Instagram ne permet pas de combattre l’ennui, bien au contraire. Selon une étude publiée dans le Journal of Experimental Psychology : General, cette pratique serait contre-productive et augmenterait le sentiment d’ennui.

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Si scroller n’est pas un divertissement efficace, c’est d’abord parce que le sentiment d’ennui est étroitement lié à la notion d’attention, selon cette étude. Or, lorsque nous faisons défiler les vidéos à la chaîne avant même qu’elles ne se finissent, nous ne sommes pas vraiment plongés dans les contenus regardés.

Scroller réduit la satisfaction des contenus visionnés

« Quand ils scrollent, (...) les gens sont à la recherche de choses plus intéressantes à regarder, ce qui conduit à un sentiment d’ennui plus élevé », explique au Guardian la Dr Katy Tam, autrice principale de l’étude et chercheuse à l’Université de Toronto Scarborough.

D’après les données de l’étude basées sur l’analyse de plus de 1 200 personnes, les participants devant regarder une vidéo de dix minutes sans pouvoir passer à une autre ont ressenti moins d’ennui que lorsqu’ils pouvaient faire défiler les contenus. Le fait de scroller a également « réduit la satisfaction, l’attention et l’importance » accordée aux vidéos visionnées, établit l’étude.

Des résultats « inquiétants » pour Katy Tam, qui insiste auprès de CNN sur les impacts néfastes du sentiment d’ennui sur la santé mentale, l’apprentissage et le comportement. Elle cite notamment des risques de « symptômes dépressifs, de moins bonnes notes à l’école et même de comportements agressifs ».

Prendre le temps de se concentrer pour mieux se divertir

La chercheuse conseille ainsi de prendre le temps de regarder et de se concentrer sur les contenus. « Comme lorsque nous payons pour une expérience immersive au cinéma, le divertissement est plus lié au fait de s’immerger dans les vidéos plutôt que de les parcourir », illustre Katy Tam.

Cependant, les chercheurs de l’étude soulignent aussi l’importance de facteurs démographiques comme l’âge, qui pourraient avoir une influence sur le sentiment d’ennui. « Nous supposons que selon la tranche d’âge, les pratiques varient lorsqu’il s’agit de regarder des vidéos et de passer d’un contenu à un autre », a précisé Katy Tam. Avant d’ajouter que « des recherches plus approfondies » étaient nécessaires pour confirmer cette conjecture.

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