Scooby-Doo fait peau neuve au cinéma avec un nouveau film en 3D

Scooby-Doo - Warner Bros.
Scooby-Doo - Warner Bros.

Scooby-Doo fait peau neuve. Le célèbre chien du studio Hanna-Barbera revient dans Scooby, un film d’animation en 3D, le premier depuis la création du personnage en 1969. Aux commandes, un fan absolu du personnage, le réalisateur Tony Cervone, qui travaille depuis presque vingt ans sur la série animée et a bien connu son créateur Iwao Takamoto.

Scooby-Doo et ses amis ont subi à l’occasion un petit lifting. La traditionnelle enquête a été abandonnée au profit d’une intrigue plus mouvementée, qui fait appel au super-héros Blue Falcon et à son assistant, le chien-robot Dynomutt, deux personnages clefs de l’univers de Hanna-Barbera remis au goût du jour.

À l’occasion de la sortie de son film ce mercredi 8 juillet, Tony Cervone raconte à BFMTV les coulisses de son film, qui met en scène la rencontre entre Scooby-Doo et ses amis.

Pourquoi avez-vous choisi de raconter la première rencontre entre Scooby-Doo et ses amis?

Cette idée nous est venue pendant l’écriture du film. On était en train de faire les storyboards et on a eu l’idée de faire un flashback pour raconter la première rencontre entre Sammy et Scooby-Doo. Ces scènes, ainsi que celles racontant leur amitié, fonctionnaient si bien qu’on a décidé d’en faire l’histoire principale. C’est un gros film d’aventures épiques, ils doivent résoudre le mystère le plus important de leur carrière, mais c’est aussi avant tout une histoire d’amitié.

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Les aventures de Scooby-Doo ont toujours été en 2D. Scooby est le premier film de la série à être en 3D…

Le film est une aventure qui se déroule à travers le monde. Il y a plein de paysages différents. C’est un grand spectacle. Le film nous suppliait d’être en 3D! Scooby-Doo avait déjà été en 3D dans le film [sorti au début des années 2000, NDLR], mais nous voulions que notre Scooby ressemble plus au Scooby traditionnel, en 2D. C’était un sacré défi.

Pourquoi?

Quand il a imaginé Scooby-Doo, Iwao [Takamoto] s’est appuyé sur un style d’animation assez limité. Chaque angle de Scooby-Doo en donnait une vision différente. Iwao dessinait ce qui était le plus joli par rapport à l’angle de la prise de vue. Scooby de profil, de trois-quart ou de face sont en fait trois chiens différents en 2D! Avec la 3D, c’est un véritable chien avec la fourrure, éclairé de manière réaliste. C’était un vrai défi car il suffisait par moment qu’il tourne la tête d’un millième de cm pour qu’il ne ressemble plus à Scooby. Je suis très content du résultat. Je pense que personne ne mettra en doute que c’est Scooby-Doo!

Traduire en 3D les autres personnages a-t-il été difficile?

Scooby a été notre plus grand défi, mais Fred aussi. Son design en 2D a peu de détails: son nez est seulement suggéré, sa bouche est à peine esquissée et ses yeux ne sont que deux petits points! C’est parfait en 2D, mais il a fallu beaucoup travailler pour en faire un personnage en 3D. Il fallait que tout soit parfait.

Vous avez aussi modernisé le look des personnages.

Daphné porte toujours la même robe et la tenue de Vera est toujours identique à celle de la série, sauf qu’elle porte désormais des bottes à la place de chaussettes montantes. Fred est celui qui a été le plus changé, mais ses couleurs sont restées les mêmes. Je sais que les gens ont été perturbés par l’absence du foulard de Fred, mais je veux être clair sur le fait que nous ne l’avons pas oublié! C’est un trait important de son personnage et je ne veux pas que les gens pensent qu’on l’a oublié, parce que ce n’est pas le cas - mais ça doit rester un secret, car c’est une surprise...

Une des particularités de Scooby est que vous mêlez différents styles d’animation...

Il y a en effet beaucoups de styles d’animation différents au même moment, dans le même plan, dans le film. Scooby et Sammy sont animés de manière traditionnelle, dans un style proche de celui des années 1940. Ils ressemblent à Tom et Jerry ou à des personnages de Tex Avery. Le Blue Falcon, de son côté, a le design d’un super-héros, dans la lignée du Batman de Bruce Timm ou du Superman des frères Fleisher. On a travaillé avec de jeunes animateurs qui ont désormais beaucoup de connaissances sur l’histoire de l’animation!

Pour les voix anglaises, vous continuez de travailler avec Frank Welker, la voix de Scooby et de Fred depuis 1969…

Il me surprend sans cesse. Son interprétation n’est jamais vieillotte. Il apporte toujours un détail auquel on ne s’attend pas dans le personnage. Scooby est très émouvant dans le film. Il y a une vraie profondeur dans le personnage. Frank a travaillé cinq ans sur le film.

Sammy n’est plus doublé par Matthew Lillard, mais par Will Forte. Les fans, qui étaient très attachés à sa voix, n’ont pas apprécié...

À l’exception de Frank qui continue de faire Scooby, tous les autres personnages ont changé de voix - même Frank ne fait pas Fred, ce qui est une petite révolution ! On a choisi de nouvelles voix pour que ce film soit unique et différent du reste de l’univers Scooby-Doo. C’est un univers alternatif. On avait besoin de Frank pour Scooby. Mais ce Sammy est un Sammy différent de celui que l’on connaît. L’histoire de ce film est différente de ce que l’on fait d’habitude, il fallait qu’il y ait des changements dans le doublage. Je ne pense pas que ce soit si choquant que ça. C’est juste un peu différent.

Vous avez travaillé avec Iwao Takamoto avant sa mort. Qu’avez-vous appris à ses côtés?

On a beaucoup parlé de ses personnages, de leurs looks. Il portait une grande attention au dessin des personnages. Rien n’était laissé au hasard. Quand il dessinait un personnage, il y réfléchissait beaucoup. Chaque ligne exprimait quelque chose de ce personnage. J’ai eu la chance de connaître toutes les personnes qui ont créé ces personnages. D’une certaine manière, Scooby est un film très personnel.

Article original publié sur BFMTV.com