La scission, vieux démon du FN

La question du divorce avec le clan Philippot ravive le spectre du schisme mégrétiste de 1999. Des ruptures toujours désastreuses pour les partants.

C’est une vieille maladie frontiste dont certains croient détecter le retour : la scission, qui verrait les amis de Florian Philippot et la tendance droitière du Front national suivre des chemins séparés. Hypothèse incertaine, mais qu’impose l’histoire du parti : depuis sa création, en 1972, celui-ci a connu plusieurs schismes, d’ampleur variable. Un moyen comme un autre de solder les conflits internes, dans un mouvement dépourvu de soupapes démocratiques. Mais aux conséquences désastreuses : parfois pour le FN, toujours pour les sortants.

La plus connue de ces scissions a vu le numéro 2 frontiste Bruno Mégret quitter le parti en 1999, entraînant avec lui une bonne moitié de l’appareil. Si l’aventure a vite tourné court, elle a considérablement affaibli le FN sur les plans humain et financier. «Je sais le prix que [la scission] a coûté au combat national, témoignait en 2016 le vice-président Louis Aliot sur le site TV Libertés. Je souligne toujours que cette scission ne reposait sur rien, sinon des querelles d’ambitions. L’air de rien, cela a fait perdre au mouvement national dix ans au minimum.» Une vingtaine d’années plus tard, le souvenir de cet épisode reste vivace en interne : «Au FN, il n’y a pas un jour sans qu’ils parlent de la scission, confie Philippe Martel, ancien directeur de cabinet de Marine Le Pen. Quelques jours après mon arrivée, on m’a montré de vieilles vidéos où [l’ex-mégrétiste]Nicolas Bay critiquait Marine, en me disant : "Fais attention à cet enfoiré."» Un «enfoiré» pourtant revenu au bercail… et devenu depuis secrétaire général du FN. Ce dernier a lui-même quelques souvenirs du genre : «Au Front, il y a toujours une angoisse de la scission, confiait-il l’an passé. Quand j’étais jeune militant, on me montrait des mecs en me disant : "Tiens, lui, il était au Parti des forces (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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