Science participative : l'expédition Terre M’Eyre en canoë a permis de collecter 200 kilos de déchets

Pour goûter le silence des lieux, on serait tenté de ne jamais pagayer. La voûte formée par la forêt protège la Leyre des rayons du soleil et le débit léger de la rivière laisse présager une descente en canoë en toute sérénité. Pourtant, il faut parfois se résoudre à donner un sacré coup de pagaie, voire à sortir la scie ! Car sur certains tronçons de ce fleuve surnommé "la petite Amazone", les embâcles, ces arbres tombés en travers du cours d’eau, nécessitent des passages acrobatiques. Venus de toute la France et même d’Espagne, les 16 bénévoles du projet ont accepté de consacrer cinq jours à traquer les détritus de la rivière, en se déplaçant en canoë, seul moyen de transport capable d’accéder aux endroits les plus reculés du fleuve. Originaire de Cadix, Alvaro a renoncé temporairement à son tour d’Europe à vélo pour venir prêter main-forte à l’équipe. "Le canoë, c’est comme un vélo sur l’eau, c’est le moyen de transport de la liberté !" Propriétaire d’un magasin de bijoux à Andernos-les-Bains (Gironde), Sophie, elle, a fermé sa boutique pour rejoindre l’itinérance : "Depuis que les huîtres du bassin d’Arcachon ont été polluées par les eaux usées, je m’implique davantage."

Fondée sur le principe de la science participative, l’expédition, appelée "Terre M’Eyre", a pour objectifs de quantifier, caractériser et géolocaliser les déchets sur la quasi-totalité de la Leyre, un petit fleuve côtier qui prend sa source dans les Landes et parcourt 116 kilomètres jusqu’à son embouchure dans (...)

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