La science du bisou

Un baiser provoque un tourbillon de molécules réconfortantes pour le cerveau.

[Cet article est issu du supplément Courrier ados, proposé avec le numéro 1780-81-82 de Courrier international en vente du 19 décembre 2024 au 8 janvier 2025.]

De 10 à 100 millions de bactéries, inoffensives dans l’immense majorité des cas, sont échangés lors d’un baiser de dix secondes avec la langue. Mais aussi 9 millilitres d’eau, soit le contenu d’une petite cuillère.

S’embrasser quand on est amoureux, c’est en effet partager bien plus que des sentiments. Il existe un domaine scientifique consacré : la philamatologie. Cette discipline essaie de comprendre pourquoi les humains s’embrassent et quels sont les chamboulements qui se produisent dans leur corps au moment où leurs lèvres se touchent.

“Un effet positif sur l’ensemble du corps”

Thuy Do, spécialisée en santé bucco-dentaire à l’université de Leeds, au Royaume-Uni, indique à la Deutsche Welle que “l’équilibre microbien est indispensable pour avoir une bouche en bonne santé, et que les baisers pourraient jouer un rôle essentiel dans le maintien de cet équilibre, car ils permettent d’échanger des microbes avec nos partenaires”. Citée par le média public allemand, la microbiologiste poursuit : “La bouche est la porte d’entrée de l’organisme, elle est reliée au microbiote intestinal et à la peau. S’embrasser peut avoir un effet positif sur l’ensemble du corps.”

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Les philamatologues décrivent en particulier l’effet d’un baiser sur le cerveau. Il fait grimper le niveau d’ocytocine, surnommée “hormone de l’amour”, selon un article publié en 2023 par la Harvard Medical School. “On sait désormais que l’ocytocine apaise le stress et l’anxiété, et une étude semble indiquer qu’elle pourrait également avoir un effet positif sur la relaxation, la confiance et l’équilibre psychologique en général.”

Un baiser fait aussi s’agiter des molécules messagères réconfortantes (les neurotransmetteurs), telles que les endorphines, la dopamine et la sérotonine. Les bisous, câlins et autres marques physiques d’affection aident par ailleurs à réduire le niveau de cortisol, l’“hormone du stress”. À l’inverse, le niveau de cortisol augmente en cas de chagrin amoureux ou de rupture.

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