Schneider relève à nouveau ses objectifs malgré les changes

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Schneider Electric est parvenu à relever jeudi ses objectifs annuels pour la deuxième fois de l'année bien que l'euro fort ait amputé la croissance du spécialiste des équipements électriques basse et moyenne tensions au troisième trimestre.

Le groupe, également très présent dans les automatismes industriels, vise désormais pour 2017 une croissance organique du chiffre d'affaires hors infrastructure de 4% environ, contre +3%/+4% précédemment, et une amélioration de sa marge d'Ebita ajusté de 50/70 points de base (pdb), contre le haut d'une fourchette de +20/+50 pdb jusqu'ici.

En 2016, sa marge d'Ebita est ressortie à 14,1%.

"La basse tension et les automatismes (...) sont en croissance sur notre quatre grandes régions", a déclaré le directeur financier de Schneider, Emmanuel Babeau, dans une interview téléphonique à Reuters. "Nous sommes bien dans une phase de dynamisme qui se poursuit et s'accélère dans certaines dimensions de l’économie. Nous tirons le bénéfice de notre stratégie, de la concentration sur nos forces."

Le groupe a notamment enregistré une croissance organique de 10% en Chine au troisième trimestre, et de 3% en Europe de l'Ouest.

Après une décennie axée sur le M&A - Schneider Electric a triplé de taille en dix ans via des acquisitions - le groupe donne depuis maintenant plus de trois années la priorité à la croissance organique afin d'extraire davantage de valeur de ses coeurs de métier.

Au cours d'une téléconférence avec les analystes, Emmanuel Babeau a expliqué que la discipline financière du groupe et sa capacité à augmenter ses prix lui avaient permis de compenser 90% de l'inflation des matières premières hors Chine, et qu'il entendait faire encore mieux sur le reste de l'année.

En terme de devises, leur impact sur la marge annuelle a été revu en hausse à -20/-30 pdb, mais la déconsolidation d'activités jugées non stratégiques devrait permettre de compenser en grande partie cet impact, avec un effet positif estimé à 20 pdb.

La hausse généralisée de l'euro pèse également de plus en plus sur le chiffre d'affaires, avec un impact estimé à 300 millions d'euros sur l'année, contre -250 millions jusqu'ici.

Du coup, Schneider a réalisé un chiffre d'affaires en baisse de 1,9% à 5,904 milliards d'euros au troisième trimestre, avec un effet de changes négatif de 3,6%. En données organiques, les ventes ressortent au contraire en hausse de 2,7%.

Le consensus Inquiry Financial pour Reuters donnait un CA de 6,025 milliards.

"Il y a une telle volatilité que je ne veux pas commencer à discuter 2018", a poursuivi Emmanuel Babeau. "Mais il est clair que l'appréciation de l'euro par rapport à la quasi-totalité des devises, si elle se poursuit, aura un impact en 2018, et on s'assurera d'apporter les réponses adéquates."

Vers 10h00, l'action Schneider recule de 0,49% à 72,72 euros.

(Edité par Jean-Michel Bélot)