Schneider: Année record malgré l'euro, Fleur Pellerin au conseil

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Schneider Electric a fait état jeudi de résultats 2017 records, l'amélioration de la conjoncture économique et les retombées du boom du digital éclipsant les effets de changes négatifs, et annoncé l'arrivée de l'ancienne ministre Fleur Pellerin à son conseil d'administration pour l'aider dans les technologies.

Le spécialiste des équipements basse et moyenne tension a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 24,74 milliards d'euros, en hausse de 1,2%, un Ebita ajusté record de 3,65 milliards (+4,4%) et un bénéfice net, part du groupe, record lui aussi de 2,15 milliards (+23%), aidé par une baisse du coût de la dette et de la charge d'impôt.

Le consensus Inquiry Financial pour Reuters donnait 24,75 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 3,7 milliards d'euros d'Ebita et 2,1 milliard de bénéfice net.

"Les résultats financiers soulignent un environnement qui s'est partout amélioré, mais aussi le fait (...) que la révolution digitale est en train de s'accélérer sur nos métiers", a expliqué à Reuters le directeur financier de Schneider, Emmanuel Babeau.

A 10h31, l'action prend 5,11% à 72,78 euros, deuxième plus forte hausse du CAC 40 (+1,41%).

"La valorisation reste attractive, et le titre se négocie avec un discount de 10% par rapport au secteur", commente dans une note d'analyse Liberum, à l'achat sur la valeur.

Schneider Electric a toutefois encaissé, à cause de l'appréciation générale de l'euro, un effet de changes négatif de 341 millions d'euros l'an dernier, et celui-ci devrait s'alourdir à 1,0-1,1 milliard en 2018.

En données organiques - hors effet de change et de périmètre - la croissance du chiffre d'affaires ressort à 3,2% en 2017, et celle de l'Ebita ajusté à 9%. Sur le seul quatrième trimestre, la hausse des ventes s'est accélérée pour atteindre 4,6% grâce aux activités gestion de l'énergie et automatismes industriels.

Le groupe, qui attend toujours un feu vert américain à son projet de fusion avec le britannique Aveva pour créer un nouveau spécialiste des logiciels industriels et d'ingénierie, anticipe une nouvelle croissance organique vigoureuse de son Ebita cette année, de l'ordre de 7%. Les ventes sont attendues en hausse de 3% à 5%.

Schneider, dont le système de sécurité d'infrastructures Triconex a été victime en décembre d'une attaque de hackers, a également annoncé l'arrivée de deux nouveaux administrateurs dans une démarche "de régénération du conseil visant à rajeunir sa composition et renforcer la connaissance des marchés clé du groupe".

Fleur Pellerin, ancienne ministre déléguée à l'Economie numérique, puis ministre de la Culture et de la Communication sous la présidence Hollande, et fondatrice du fonds d'investissement Korelya Capital, sera proposée à l'assemblée générale du 24 avril. "Elle apportera au conseil ses connaissances économiques et financières appliquées aux technologies, son expérience des affaires et sa connaissance des milieux économiques français et asiatiques", a expliqué Schneider dans un communiqué.

Le conseil devrait également accueillir Anders Runevad, PDG du géant danois Vestas, le premier fabricant mondial de turbines d'éoliennes.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)