Scandale. En Algérie, les lingots d’or, le marché noir et l’ancien Premier ministre

Interrogé par les juges, l’ancien Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a reconnu avoir reçu des lingots d’or de monarques du Moyen-Orient et en avoir revendu au marché noir. Un aveu qui fait scandale dans le pays, comme le reflète cet éditorial du quotidien Liberté.

Ce n’est pas un scoop, c’est une tragédie ! Durant ces longues années où nous avons eu à subir l’offensant comportement de ces émirs du Golfe en villégiature sur nos territoires du Sud et des Hauts Plateaux, beaucoup se sont certainement interrogés, comme moi, sur ce qui pouvait justifier leurs insolents abus ! Qu’est-ce qui pouvait mettre à leurs pieds l’orgueil de toute une nation, par ailleurs verbalement si chatouilleuse, quand il s’agit d’honneur et de souveraineté ?

Ahmed Ouyahia [Premier ministre algérien de 2008 à 2012 et de 2017 à 2019] vient de nous en donner l’explication. On a de la peine à le croire mais c’est, hélas, vrai : le Premier ministre de la République algérienne démocratique et populaire a accepté des présents en lingots de ces princes corrupteurs ! [Le samedi 9 janvier, lors de son procès devant la Cour d’Alger, il a reconnu avoir reçu des lingots d’or de la part de “plusieurs émirs du Moyen-Orient” et en avoir revendu soixante au “marché noir”.]

Une classe politique achetée ?

Si Ouyahia a été récipiendaire de [plus de] soixante barres d’or, combien sont-ils de responsables à avoir été démarchés par ces semeurs de corruption, et combien ont résisté à l’envie ? Car ce ne peut être seulement Ouyahia qui a donné cette liberté d’abuser de nos espaces à des suzerains qui nous refuseraient un simple visa ! Et tous ceux qui se sont rués sur les secteurs réservés du médicament, de la finance, de l’immobilier, de la téléphonie, du tabac… disposant d’autorisations, du foncier et parfois du capital si parcimonieusement accordés aux investisseurs nationaux.

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