Scènes de capture, drapeaux arrachés: la guerre des images entre l'Ukraine et la Russie
Elle ne s'était jamais véritablement arrêtée. Mais elle repart de plus belle. Depuis le début de l'incursion ukrainienne sur le sol russe, la bataille de communication s'intensifie entre Kiev et Moscou. D'une part, les deux pays revendiquent çà et là la prise ou la libération de villages. De l'autre, ils tentent d'afficher leur suprématie en images.
La télévision ukrainienne a par exemple diffusé une vidéo filmée dans la ville russe de Soudja, une localité clé de la région disputée de Koursk qui est au moins partiellement contrôlée par les forces ukrainiennes. On y voit des soldats ukrainiens retirer un drapeau russe d'une école locale et le jeter par terre, dans un extrait authentifié par la BBC.
Les soldats ukrainiens mettent également en scène la capture de leurs ennemis russes. On les voit filmant, à terre, plusieurs centaines de soldats russes, allongés les uns à côté des autres, face contre terre.
Une journaliste de la chaîne britannique Sky News, envoyée spéciale sur la zone de guerre, a pu échanger avec ces prisonniers de guerre. "Ils décrivent leur choc d'avoir été capturés. Ils sont bien traités ici en Ukraine mais ils espèrent qu'ils pourront être échangés contre des prisonniers de guerre ukrainiens afin de pouvoir rentrer chez eux", raconte-t-elle.
"Voilà ce qui arrive aux soldats qui viennent en Russie"
L'utilisation des soldats adverses à des fins de communication n'est pas l'apanage d'un camp. La Russie n'hésite pas à employer la même tactique. De l'autre côté de la frontière, le Kremlin diffuse des vidéos de militaires ukrainiens, les mains attachées, le visage dissimulé, contraints d'entrer à l'intérieur d'un véhicule de l'armée russe.
Certains soldats russes vont même plus loin et mettent en scène la mort de leurs adversaires en se filmant aux côtés des dépouilles des victimes. "Voilà ce qui arrive à ceux qui sont venus en terre russe. Ils ont été abandonnés ici par leurs propres camarades, ils n'ont pas été évacués", peut-on par exemple entendre dans une vidéo.
La guerre des images prend toutefois des airs de véritable propagande. Les images partagées par la Russie sont régulièrement non datées et ne peuvent ainsi pas être identifiées et authentifiées de manière indépendante.