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"Nous sauverons notre peuple des persécutions" : l'avertissement de la Serbie au Kosovo

A la frontière entre la Serbie et le Kosovo, les forces de l'Otan sont prêtes à toute éventualité. Il faut dire que la tension ne fait que grimper entre Belgrade et son ancienne province. Dans ce bar de Mitrovica-nord, la communauté serbe majoritaire dans cette partie de la ville kosovare écoute avec espoir le président serbe à la télévision :

"Il n'y aura pas de colonnes de réfugiés, et nous sauverons notre peuple des persécutions et des pogroms, déclare Aleksandar Vucic, le président serbe, si l'OTAN ne veut pas le faire, si les forces de la KFOR ne veulent pas le faire."

Depuis 20 ans l'Union européenne tente sans grand succès de normaliser les relations entre la Serbie et le Kosovo, à l'image de la dernière réunion infructueuse d'il y a quatre jours avec Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE.

La tension a grimpé quand il y a un mois Pristina a décidé que les documents d'identité et les plaques d'immatriculation serbes ne seraient plus valables sur le territoire du Kosovo. Sous la pression apparente de l'Occident, le Premier ministre kosovar Albin Kurti a reporté la mise en œuvre de la mesure d'un mois, au 1er septembre. Pour Pristina, c'est une réponse logique à la politique de la Serbie : depuis 10 ans Belgrade applique les mêmes mesures discriminatoires aux Kosovars, affirmant que si elle reconnaissait les plaques d'immatriculation et les documents kosovars, cela signifierait qu'elle reconnaît le Kosovo comme un pays indépendant.

Ces tensions régionales sont aussi gangrénées par les grandes puissances. L'Occident craint un autre conflit en Europe, et le retour d'une guerre dans les Balkans, si Moscou encourage son alliée la Serbie à intervenir militairement au Kosovo. Cela détournerait aussi l'attention de l'Ukraine.