Pour sauver les plages de La Maddalena, venez à la nage
“Ce à quoi nous assistons, c’est un véritable viol de la nature. Si la situation ne change pas ici, dans dix ou quinze ans, il ne restera plus rien de toute cette beauté.” Interviewée dans les colonnes d’Il Fatto quotidiano, Rosanna Giudice ne mâche pas ses mots. L’endroit auquel elle fait référence est l’archipel de La Maddalena, un ensemble d’îlots situés au nord de la Sardaigne, non loin de la Corse, qui est aussi un parc naturel national. Un parc naturel dont Rosanna Giudice a pris la direction temporaire en juillet, nommée par le gouvernement pour gérer une situation alarmante.
Les problèmes listés par le journal de Rome sont en effet nombreux. L’archipel est petit, mais surchargé de touristes et surtout de bateaux qui créent des nuisances importantes de plusieurs points de vue. Des taxis bateaux, qui seraient illégaux, parcourent ces eaux, et déchargent des passagers jusqu’aux plages, tandis que certaines embarcations, n’ayant pas le droit de s’amarrer aux bouées, “jettent l’ancre en détruisant ainsi les prairies de Posidonie”, accuse, furieuse, Rosanna Giudice.
Par ailleurs, explique au Fatto quotidiano le chercheur Matteo Vacchi, “diverses études prouvent que l’hydrodynamisme trop important provoque une régression des plages à La Maddalena”. Enfin, le surplus d’embarcations cause aussi des problèmes à la faune aquatique locale, et en premier lieu aux dauphins, “qui, fut un temps, se voyaient tous les jours, mais restent désormais loin de l’archipel, sauf au petit matin”, regrette Rosanna Giudice.
Ainsi l’idée d’établir un numerus clausus dans l’archipel fait son chemin, retrace le journal de Rome, même si pour des raisons d’intérêts économiques, et par conséquent politiques, cette option semble difficile à mettre en œuvre. D’autres mesures ont été proposées, dont une particulièrement originale, qui a fini par attirer l’attention d’un célèbre quotidien d’outre-Manche, The Times.
Le maillot de bain, et puis c’est tout
“Il faudrait rendre les plages accessibles uniquement en nageant depuis les bateaux, avec un simple maillot de bain, avant de rester sur le rivage et de retourner au bateau”, explique Claudio Denzi dans les colonnes du média britannique. L’homme, président de l’Association des opérateurs nautiques du nord-est de la Sardaigne, un groupe de navigateurs qui milite en faveur d’activités nautiques plus durables, explique qu’en moyenne chaque visiteur emporte avec lui 93 grains de sable à travers son corps, ses vêtements et les objets qu’il transporte. Un chiffre qui pourrait être réduit considérablement si ces mêmes touristes n’atteignaient les plages armés que de leur maillot.
[...] Lire la suite sur Courrier international