"La saturation des nappes phréatiques cause des catastrophes" : une jeune hydrogéologue nigérienne veut donner au Sahel les clés de sa résilience

Les pays du Sahel sont de plus en plus touchés par des inondations catastrophiques lors de la saison des pluies. La nigérienne Farida Boube Dobi développe une solution pour prévenir les dégâts de l’eau dans des pays semi-arides.

L’été 2024 dans la bande sahélienne a été particulièrement catastrophique. La mousson africaine n’a pas été significativement plus abondante. Mais elle a été plus intense. Selon le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) qui regroupe 13 pays d’Afrique de l’Ouest, les pluies diluviennes ont été particulièrement exceptionnelles.

Une saison des pluies chaotique

"Au cours des 30 derniers jours, les quantités de précipitations enregistrées dans la bande sahélienne et localement au nord des pays du golfe de Guinée (Tchad, Niger, Mauritanie, Mali, Nord Nigeria, Sud Guinée, Nord Côte d’ivoire et Nord-Est Ghana), étaient globalement supérieures de 120% à 600% à la moyenne de la période de référence 1991-2020", indiquait ainsi le 13 septembre la note d’alerte du CILSS.

À Maradi, dans le sud du Niger, il est tombé 160 millimètres d’eau en 2 heures le 30 août 2024. Cet été, plus de 3 millions d’habitants des pays sahéliens ont été touchés par les inondations, parmi lesquels des déplacés à cause de la destruction de leurs quartiers, des routes et des digues. Près d’un millier de personnes ont perdu la vie.

Année après année, les climatologues du GIEC y voient la confirmation de leurs modèles. La saison des pluies n’est pas plus abondante mais elle est plus chaotique, de moins en moins régulière. Selon le sixième rapport du GIEC, pour un réchauffement global de 1,5 °C, l'augmentation des précipitations n'est observée que dans le Sahel central et oriental.

Les chercheurs du World Weather Attribution, le groupe international qui étudie les relations entre les événements météo et le changement climatique ont ainsi établi une relation certaine entre la hausse des températures mondiales et la mousson de 2022 qui a été, elle aussi, très violente. Chaque degré de température supplémentaire implique une augmentation de 7% de la vapeur d’eau dans l’atmosphère.

"Ces dommages ne sont pas uniquement provoqués par les débordements des fleuves mais auss[...]

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