Sarkozy : de la trivialité à la transcendance

Nicolas Sarkozy en meeting le 25 novembre à Schiltigheim, en Alsace, en soutien à Philippe Richert pour les élections régionales.

En Alsace, retour en campagne tout en hauteur pour l'ancien chef de l'Etat, qui a fait appel à son parolier républicain Henri Guaino.

Pas un mot de travers, pas une once de mépris pour la gauche au pouvoir. Rien contre le chef de l’Etat. Pas même une critique de Christiane Taubira ! Nicolas Sarkozy prononçait mercredi soir, en Alsace, son premier discours depuis les massacres du 13 Novembre. Ce ne fut, de bout en bout, que gravité et dignité. Tout le contraire des improvisations désinvoltes et agressives que l’homme qui rêve de reprendre l’Elysée a pris l’habitude de servir à ses fans depuis son retour. Il fallait absolument faire oublier les faux pas de la droite au lendemain des attentats. Particulièrement le désolant spectacle des députés Les Républicains (LR) vitupérant à l’Assemblée nationale après avoir été chauffés à blanc, le matin même, par Sarkozy.

Comme chaque fois qu’il ressent le besoin de prendre de la hauteur, c’est à Henri Guaino, sa rugueuse conscience républicaine, que Nicolas Sarkozy a confié le soin d’écrire ce discours de repentance. Considérant sans doute qu’il y avait beaucoup de chemin à parcourir pour se hisser au niveau requis, le parolier s’est surpassé. Guaino a fait du grand Guaino, pétri de cette «transcendance» dont les peuples ont besoin «pour être les acteurs de leur propre histoire».

«Nihilisme»

Devant les sympathisants LR venus encourager Philippe Richert, candidat à la présidence de la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Sarkozy a donné lecture d’un réquisitoire implacable contre «des décennies de renoncements, de reniements, et de lâchetés collectives» qui ont «fabriqué la société où tant de malheurs sont devenus possibles». Le thème n’est pas nouveau. C’est celui des ravages de mai 1968 déjà abondamment exploité dans la campagne victorieuse de 2007. Sauf que cette fois, unité nationale oblige, 68 et les soixante-huitards ne sont pas nommés. Ce sont tous les responsables politiques des quarante dernières années – donc (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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