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Sarkozy met en garde contre le "FNPS" avant les départementales

PARIS (Reuters) - Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy met en garde, dans une interview au Figaro publiée lundi, contre le "FNPS" à trois semaines des élections départementales pour lesquelles son parti, associé à l'UDI, est au coude à coude avec le FN. "Je dis à ceux qui ont voté pour le Front national dans le Doubs: voter Front national a conduit à l'élection d'un député socialiste de plus", déclare l'ancien chef de l'Etat, faisant référence à l'élection législative partielle remportée en février par le PS au second tour face au FN. "Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le FNPS", souligne-t-il, détournant la formule "UMPS" utilisée par Marine Le Pen. Selon un sondage Ifop publié dans le Journal du Dimanche, le FN et l'UMP, associée aux centristes de l'UDI, sont à égalité dans les intentions de vote pour le premier tour du 22 mars, avec 29% des voix, devant le PS (23%). Une enquête Odoxa publiée lundi dans Le Parisien crédite le parti de Marine Le Pen de 33% des intentions de vote au premier tour devant l'UMP-UDI (27%) et le Parti socialiste (19%). Dans une interview à Europe 1 mi-février, Nicolas Sarkozy a prévenu que tout responsable UMP concluant un accord avec le Front national serait exclu du parti. Prenant pour exemple le cas de la Grèce, où le nouveau gouvernement a dû édulcorer ses promesses de campagne sous la pression de Bruxelles, Nicolas Sarkozy met en garde, dans Le Figaro, les électeurs qui seraient tentés de voter pour le FN. "Je dis à tous ceux qui ont salué l'élection grecque: voilà où vous conduirait le vote en faveur du Front national. À peine élu, M. Tsipras a ravalé ses promesses électorales, il s'est mis à genoux", dit-il. LE PS S'INSURGE Le bras droit de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, a poursuivi la charge lundi sur France Info en évoquant une collusion tacite entre FN et PS. "Le Front national profite de la politique du Parti socialiste, et après le Front national fait élire le Parti socialiste", a dit l'eurodéputé UMP. "En 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, trois élus du FN aux élections européennes. En 2014, sous la présidence de François Hollande, 24 élus. Pas besoin de faire de l'exégèse, il suffit de constater les résultats", a-t-il ajouté. La formule a irrité les socialistes, qui ont dénoncé un raisonnement "incompréhensible" et "consternant". Pour Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à la simplification, qui s'exprimait sur France 2, "la raison de la montée du FN" est "la faiblesse du programme de l'UMP", "les propositions" de Nicolas Sarkozy qui consistent "à revenir vers une politique qui a échoué". Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a déploré sur iTELE "une petite manoeuvre politicienne". "Nicolas Sarkozy ne combat pas le FN sur le terrain des idées". Fustigeant un François Hollande "prisonnier des idéologies du siècle passé", l'ex-chef de l'Etat prône par ailleurs une "politique économique radicalement différente". Il préconise notamment le report de l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans, l'augmentation du temps de travail des fonctionnaires, un retour à un niveau de dépenses publiques équivalent à 50% du PIB, une baisse conjointe avec celle des impôts, et il invite à "repenser" le Code du travail. Interrogé sur son style, qui serait selon certains moins "offensif" que d'habitude, l'ex-chef de l'Etat répond : "J'ai une stratégie, un calendrier précis, et je n'en changerai pas." "Mon rôle est d'être le ciment de la famille (UMP, NDLR) et de construire une alternative crédible", ajoute-t-il. "Depuis mon retour en septembre, j'ai repris la route, et la route est longue. Que personne ne doute de ma détermination". (Marine Pennetier et Sophie Louet)