Sarah Proust : «Nicolas Sarkozy me fait penser au docteur Frankenstein»

Le président de l'UMP, le 13 décembre à Paris.

Chargée notamment de la lutte contre l'extrême droite au PS, Sarah Proust met en garde la droite sur l'utilisation d'un signe égal entre son parti et celui de Marine Le Pen.

«La seule réalité électorale, c’est le FNPS.» Ce lundi dans Le Figaro, Nicolas Sarkozy a repris une antienne de Jean-François Copé, son prédécesseur à la tête de l'UMP : «Voter pour le FN au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second. C’est le FNPS !» Sarah Proust, secrétaire nationale au Parti socialiste chargée de la communication et co-responsable de la cellule «anti-FN» à Solférino (1) dénonce le danger qu'un tel discours fait peser sur le «front républicain».

Comment réagissez-vous à l’utilisation de l’expression «FNPS» par le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy ?

Son problème est qu’il parle d’une soi-disant «réalité électorale» mais pas d'une réalité politique. Or, cette réalité politique d’un Front national avec des idées et un discours crédibilisés, c’est lui-même, en suivant les recommandations de Patrick Buisson, qui l’a créée ! Nicolas Sarkozy me fait penser au docteur Frankenstein, un homme ayant créé un monstre politique qui se retourne aujourd’hui contre lui. Le président de l’UMP est perdu et subit aujourd’hui les conséquences de son discours de 2007.

Cela dit, c’est tout de même un problème pour le PS d’avoir à répondre à la formule «FN = PS»…

La question qui se pose aujourd’hui est : comment gère-t-on une nouvelle réalité politique à trois partis ? Il y a deux façons : soit, ce que fait Sarkozy, dire que les deux autres partis se valent. Dans ce cas, c’est la fin du «front républicain». On ne peut pas demander aux socialistes de s’opposer à l’extrême droite en votant pour l’UMP si, en fait, on explique que le PS et le Front national, c'est la même chose… Le PS lui-même a fait l’erreur il y a quelques mois de dire «UMP = FN». L’autre manière de faire, choisie par le PS aujourd'hui, c’est de qualifier les partis : définir ceux qui sont (...)

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