SAP craint des effets de change négatifs au 2e trimestre

Le spécialiste allemand des logiciels d'entreprises SAP s'attend à subir une accentuation des effets de change négatifs au deuxième trimestre en raison de la vigueur de l'euro. /Photo d'archives/REUTERS/Cathal McNaughton

FRANCFORT (Reuters) - Le spécialiste allemand des logiciels d'entreprise SAP a dit jeudi s'attendre à subir une accentuation des effets de change négatifs au deuxième trimestre en raison de la vigueur de l'euro, qui entame sa compétitivité alors qu'il cherche à combler son retard dans le segment de l'informatique en nuage.

Le groupe a prévenu que son chiffre d'affaires tiré de ses logiciels et des services associés allait être affecté à hauteur de 6% au deuxième trimestre tandis que son bénéfice d'exploitation, hors exceptionnels, serait inférieur de huit points de pourcentage.

Ces annonces ont lourdement pesé sur l'action SAP qui chutait de 3,49% à 56,39 euros une demi-heure après l'ouverture de la Bourse de Francfort alors que l'indice paneuropéen des technologiques cédait 0,8%.

Au premier trimestre, cet effet de change négatif s'est élevé à 5 points de pourcentage, à la fois sur le chiffre d'affaires et le bénéfice d'exploitation liés aux logiciels et aux services.

Au cours des six derniers mois, la monnaie unique a progressé de 2,3% contre le dollar et de près de 6% contre le yen.

Au titre des trois premiers mois de l'année, le groupe a fait état d'une hausse de 2% de son bénéfice d'exploitation à 919 millions d'euros, alors que le consensus anticipait 961 millions. Le chiffre d'affaires est quant à lui ressorti à 3,7 milliards d'euros, contre 3,78 milliards attendus.

Pour l'ensemble de l'exercice, il prévoit un impact des effets de change de 4 points de pourcentage sur le chiffre d'affaires et de 5 points sur le résultat opérationnel.

A taux de change constant, le bénéfice d'exploitation devrait ressortir en hausse dans une fourchette allant de 5,8 à 6 milliards d'euros contre 5,51 milliards l'année dernière.

SAP a annoncé en début d'année une réduction de ses objectifs de bénéfices dans l'attente d'une accélération de ses recettes dans le segment de l'informatique en nuage, un secteur à fort potentiel de croissance dans lequel il compte investir davantage.

Le marché du "cloud computing" a progressé de près de 20% l'an dernier pour atteindre 131 milliards de dollars, selon des chiffres du cabinet Gartner.

La clientèle de SAP, qui comprend par exemple Coca-Cola, McDonald's ou encore Vodadone, se tourne de plus en plus vers l'informatique en nuage qui présente l'avantage de ne plus nécessiter d'installation de logiciels et d'équipements dédiés et d'éviter d'acheter des licences.

SAP tente de combler son retard dans ce segment. Le groupe a ainsi investi 7,7 milliards de dollars dans les sociétés Ariba et SuccessFactor.

D'ici 2017, SAP anticipe un chiffre d'affaires total d'au moins 22 milliards d'euros dont 3 à 3,5 milliards proviendront du "cloud computing" contre 787 millions l'année dernière.

Selon des analystes, il faudra que SAP investisse davantage encore s'il veut atteindre ces objectifs, ce que n'a pas écarté le président de son directoire Bill McDermott.

(Harro Ten Wolde, Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Joanny)