Santé : les inégalités s'aggravent

Au centre d'accueil de soins et d'orientation de l'association Médecins du monde à la plaine Saint-Denis, en 2008.

C'est le constat du professeur Spira, qui organise ce mercredi à l'Académie le colloque «Santé, pauvreté, précarité».

Le professeur Alfred Spira a été un de ceux qui, ces trente dernières années, ont porté le plus les questions de santé publique. Pointant, de manière insistante, la question des inégalités et de la précarité. Ce mercredi matin, à l’Académie de médecine à Paris, il organise un colloque sur «Santé, pauvreté, précarité» avec le Secours populaire, dont il est devenu le conseiller médical.

Les données globales sont brutales: l’écart d’espérance de vie à 35 ans entre un cadre et un ouvrier est de 6,3 ans pour les hommes et de 3 ans pour les femmes. Avec ce constat: plus l’espérance de vie est courte, plus les années d’incapacité sont nombreuses. Autre chiffre que donne le professeur Spira: «Les taux de prématurité et de petit poids de naissance sont bien plus importants chez les enfants venant de foyers dont les revenus sont les plus faibles.» Ou encore: «Les enfants d’ouvriers, de même que les enfants scolarisés en ZEP ou en zone rurale ont un état de santé bucco-dentaire plus mauvais. Ils sont, aussi, plus souvent en surcharge pondérale que les autres enfants: 4,5 % d’obèses pour les ouvriers contre 1,2 % pour les cadres.»

Plus généralement, ce sont les agriculteurs et les artisans qui présentent les prévalences de surpoids les plus élevées (70% chez les hommes et 44% chez les femmes). A l’inverse, les cadres et professions intermédiaires présentent les plus faibles prévalences de surpoids (51% chez les hommes et 27% chez les femmes). Et on pourrait continuer la liste, comme les complications du diabète, plus fréquentes chez les personnes socio économiquement défavorisées. Ce constat est connu. Mais il s’aggrave. «On le voit, les questions de santé émergent de plus en plus dans nos permanences, note Alfred Spira. Et par exemple, le volet santé mental s’impose. Les gens craquent, ils sont à bout, n’en peuvent plus».

A l’Académie de médecine se (...)

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