Pour la santé mentale, « grande cause » de 2025, le gouvernement débloque 600 millions d’euros

Le Premier ministre Michel Barnier et la ministre de la Santé Genevieve Darrieussecq ont fait un déplacement commun jeudi 10 octobre à Poutiers pour parler de la santé mentale, grande cause nationale en 2025.
Jean-François FORT / Jean-François FORT / Hans Lucas via Reuters Connect Le Premier ministre Michel Barnier et la ministre de la Santé Genevieve Darrieussecq ont fait un déplacement commun jeudi 10 octobre à Poutiers pour parler de la santé mentale, grande cause nationale en 2025.

SANTÉ MENTALE - Michel Barnier l’avait annoncée comme « grande cause nationale de 2025 ». « Je voudrais que la première priorité de cette cause serve à déstigmatiser les maladies mentales », a déclaré le Premier ministre lors d’un déplacement jeudi 10 octobre à Poitiers. Quelques heures plus tard, la prise en charge de la santé mentale, enjeux de santé publique phare de ces dernières années, n’était pas oubliée dans le Projet de loi de finances de la Sécurité sociale dévoilé en fin de journée.

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Malgré un budget étatique qui augure des restrictions, l’objectif national d’assurance maladie 2025 (Ondam) prend en compte des besoins supplémentaires pour la santé psychique de plusieurs publics spécifiques. Le tout pour un montant de 600 millions d’euros alors que la santé mentale des Français s’est dégradée en 2023.

Quatre séances de plus pour MonSoutienPsy

Pour qu’un plus grand nombre de Français puisse avoir recours à la psychothérapie, les nouvelles mesures prévoient un accès facilité à MonSoutienPsy. Le dispositif permettait jusqu’ici d’avoir droit à des séances de psychothérapie remboursées par la sécurité sociale, sur lettre d’adressage d’un médecin ou d’une sage-femme. Il n’y aura plus besoin d’intermédiaire : les patients pourront avoir un accès direct à certains psychologues conventionnés. Le nombre de séances remboursées augmentera également, passant de 8 à 12 par année civile. Pour les praticiens, le tarif des séances sera revalorisé.

Les mineurs pourront désormais bénéficier du dispositif de prévention du suicide (VIGILANS), jusqu’ici accessible aux adultes seulement. D’ici 2027, Michel Barnier veut aussi doubler le nombre de maisons des adolescents ; ces structures ont pour mission l’accueil, l’information, la prévention et promotion de la santé, l’accompagnement et la prise en charge multidisciplinaire de l’adolescent, de sa famille et des professionnels qui les entourent.

L’objectif des maisons des adolescents est de faire bénéficier les jeunes en difficulté d’une écoute spécialisée et rapide, à proximité de chez eux et de les orienter éventuellement vers des prises en charge plus spécialisées.

Un trio à la manœuvre

Du côté de la psychiatrie, plusieurs changements sont prévus. En premier lieu, le renforcement des équipes mobiles précarité-psychiatrie, pour permettre aux personnes précaires d’avoir accès aux soins. Dans les services d’accès aux soins par ailleurs, des filières psychiatriques seront développées dans 33 départements.

Enfin, le budget du fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie (FIOP) sera abondé pour financer de nouveaux projets en 2025. Par ailleurs, le chef du gouvernement a dit vouloir « intensifier » l’effort de recherche sur la santé mentale. Il a notamment annoncé le lancement d’un appel à projets, doté d’une enveloppe de 10 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030, « pour faire émerger des technologies de santé numériques innovantes comme la télésurveillance à domicile ou des équipements connectés ».

Trois personnalités choisies par Michel Barnier seront chargées de suivre la mise en œuvre de ces chantiers : le professeur de psychiatrie Michel Lejoyeux, Angèle Mallard, déléguée générale de l’Alliance pour la santé mentale, et Daniel Fasquelle, le maire du Touquet suivant ces questions au sein de l’Association des maires de France.

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