Santé au travail : pour les éboueurs, prévenir plutôt que de guérir

Collecte des déchets dans l'agglomération de la ville de Dinan (Côtes-d'Armor), le 7 juin 2022.  - Credit:Martin Bertrand/Hans Lucas via AFP
Collecte des déchets dans l'agglomération de la ville de Dinan (Côtes-d'Armor), le 7 juin 2022. - Credit:Martin Bertrand/Hans Lucas via AFP

La réforme des retraites du gouvernement, adoptée à l'Assemblée nationale après le recours au 49.3, le 16 mars dernier, continue de mobiliser contre elle, notamment chez les éboueurs. Mardi 21 mars, la CGT Services publics de la Ville de Paris a annoncé la reconduction du mouvement commencé il y a une quinzaine de jours jusqu'au lundi 27 mars. En début de semaine, près de 10 000 tonnes de déchets jonchaient toujours les trottoirs de la capitale, malgré les réquisitions de personnel ordonnées par la préfecture de Paris.

Les éboueurs sont en effet particulièrement exposés aux conséquences de l'allongement substantiel de la durée de vie professionnelle prévue par le texte, qui porte l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. Pour que ces deux ans de travail supplémentaires puissent se concrétiser dans les faits, la question de la santé au travail doit se poser au préalable.

Il s'agit notamment de passer d'une logique de réparation à une logique de prévention des maux du travail. Le projet du gouvernement comporte certes un volet pénibilité, mais les pistes présentées ne vont pour l'instant pas dans ce sens.

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La soutenabilité du travail sur le long terme dépend en effet de l'équilibre entre l'état de santé des travailleurs et l'exercice de leur métier, ce qui se traduit par deux questions : premièrement, l'état de santé d'un travailleur est-il compatible avec son métier à un instant T ? Deuxièmement, le métier exercé influe-t-il sur l'état de santé [...] Lire la suite