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Sanofi veut améliorer la compétitivité de ses sites français

Sanofi veut négocier avec les organisations syndicales un accord de compétitivité dont l'objectif est d'augmenter de 20 à 25% sur trois ans la productivité de ses sites industriels français, selon des sources syndicales. /Photo d'archives/REUTERS/Christian Hartmann

par Noëlle Mennella

PARIS (Reuters) - Sanofi veut négocier avec les organisations syndicales un accord de compétitivité dont l'objectif est d'augmenter de 20 à 25% sur trois ans la productivité de ses sites industriels français, a-t-on appris mercredi de sources syndicales.

Dans un document remis aux représentants du personnel, dont Reuters s'est procuré une copie, Sanofi affirme que l'objectif de l'accord est de "maintenir une présence industrielle forte en France" alors que de leur côté, les organisations syndicales craignent qu'il conduise à des suppressions d'emplois.

Le laboratoire, qui doit annoncer le 6 novembre son plan stratégique à cinq ans, a présenté à la mi-septembre au comité d'entreprise de Sanofi Winthrop Industrie, une filiale regroupant ses sites de production, ses "orientations stratégiques" pour "le futur de ses sites en France".

Le 29 septembre, celles-ci ont été exposées aux délégués syndicaux de Sanofi et deux réunions de négociations sur un accord de compétitivité doivent avoir lieu le 14 octobre et le 2 novembre, précise-t-on à la CFDT et à la CGT.

Sanofi affirme dans le document remis aux représentants du personnel, que "la compétitivité sur les sites français doit être améliorée" et qu'il faut "réduire les écarts de performances avec les sites de l'Europe de l'Est".

Evoquant ses "cibles", le groupe mentionne l'objectif d'"améliorer la productivité de 20-25%" en diminuant à 0,20-0,25 euro le coût d'une boîte de médicament de prescription, contre 0,33 euro aujourd'hui, et à 0,15-0,20 euro par boîte pour les produits vendus sans ordonnance, contre 0,24 euro.

Sanofi veut aussi réduire les coûts de distribution de ses sites industriels en France en les ramenant à 0,08 euro par boîte contre 0,15 euro en 2015, selon ce document.

Dans un autre document remis le 1er octobre au comité central d'entreprise de Sanofi Chimie, il est indiqué que cette filiale "doit améliorer sa performance en diminuant ses coûts de revient de 20%" entre 2016 et 2018 (et que) pour atteindre l’objectif d'amélioration de 20%, il nous faudra donc diminuer nos dépenses d'à peu près 250 millions d'euros sur la période".

BAISSE DES VOLUMES EN FRANCE

Dans un mail adressé à Reuters, une porte-parole de Sanofi a précisé que le groupe veut "préserver (sa) compétitivité en France de façon durable" en précisant que "le processus de négociation en cours concerne les sites de production pharmaceutique en France, hors vaccins, hors santé animale, hors produits biologiques, hors principes actifs chimiques".

"Lors de la réunion du comité d'entreprise de Sanofi Winthrop Industry du 17 septembre 2015, la direction de SWI a partagé ses orientations stratégiques pour renforcer les activités et la compétitivité des 12 sites de production pharmaceutiques en France, en réponse à la baisse des volumes du marché français".

"Ce plan de compétitivité s'inscrit dans une démarche de développement de l'activité, qui s'est traduite en 2015 par une forte augmentation des embauches chez SWI, avec 2 fois plus d'embauches que la moyenne des cinq dernières années. Elle s'est traduite également par le rapatriement en France de productions, comme par exemple à Tours ou à Compiègne", poursuit Sanofi.

A la CFDT, on précise que "les grands thèmes donnés par la direction pour aborder cette négociation sont les salaires mais qu'elle a spécifié ne souhaiter ni baisse de rémunérations, ni suppression de RTT ou de congés".

Parmi les autres thèmes évoqués par la direction figurent "l'organisation, le temps de travail et l'emploi, même si aucune suppression d'emplois n'est aujourd'hui explicitement évoquée", ajoute la CFDT.

Pour le principal syndicat de l'entreprise cette crainte reste néanmoins présente car, explique-t-il, 70% des coûts de production des sites français proviennent de la main d'oeuvre.

Pour la CGT, le projet "aura des répercutions sur l'emploi dans le cadre soit de fermetures soit de cessions de sites".

Le syndicat conteste la nécessité de conclure un accord de compétitivité pour un groupe "qui a dégagé 7 milliards d'euros de bénéfice en 2014 et s'apprête à publier pour 2015 des résultats encore meilleurs.

(Edité par Jean-Michel Belot et Matthieu Protard)