«Sangaris», les erreurs de la guerre

Des troupes françaises mènent l'opération Sangaris, début janvier à Bangui.

Paris misait sur une action choc et rapide en Centrafrique. Mais la résistance de la Séléka, la soif de vengeance des chrétiens et le rôle du Tchad ont été mal anticipés.

Près de deux mois après le lancement de l’opération «Sangaris» en Centrafrique, le 5 décembre, Paris se garde d’évoquer une date de retrait et mise sur le renforcement de la force panafricaine, la Misca, et le déploiement d’une mission européenne de 500 hommes pour ne pas s’éterniser. Mais à la différence du Mali, où l’armée française avait enregistré des succès décisifs en quelques semaines, l’intervention en Centrafrique a été suivie par une forte dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire. Une réalité gênante qui interroge sur la conception de cette opération militaire, sur sa gestion à l’échelon politique et, plus généralement, sur la politique africaine de la France.

Une intervention à reculons

En décembre 2012, des rebelles venus du nord sont stoppés devant Bangui sous la pression de la communauté internationale. Mais, en mars 2013, face au refus persistant du président François Bozizé de négocier, la Séléka s’empare du pouvoir à Bangui, malgré la présence des contingents de pays de la région (Tchad, Congo, Gabon) et d’un détachement français de 300 hommes stationnés sur l’aéroport. Paris justifie son inaction : «Si nous étions intervenus, cela serait passé pour de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, explique une source diplomatique. Le temps de la Françafrique est fini, c’est aux Africains d’agir avec notre soutien.»

La France adopte une position attentiste. «Il fallait d’abord examiner le comportement de ce nouveau pouvoir», explique-t-on à l’Elysée. On a vu : «Au lieu d’administrer le pays, la Séléka est restée un mouvement de rebelles se payant sur la bête et commettant des exactions en cascade», note un observateur. Ce qui restait d’Etat en Centrafrique s’effondre définitivement et les tensions prennent rapidement un tour ethnico-religieux. Composée pour (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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