Sandrine Rousseau et Yannick Jadot maintiendront-ils une ambiance cordiale?

Yannick Jadot et Sandrine Rousseau en débat sur France info (illustration) (Photo: Capture France info)
Yannick Jadot et Sandrine Rousseau en débat sur France info (illustration) (Photo: Capture France info)

POLITIQUE - Le temps des bisounours est-il révolu chez les écologistes? Marquée par une cordialité appréciée, notamment dans les précédents débats, la primaire écologiste offrait jusqu’ici le spectacle d’une famille unie sur l’essentiel, évitant l’écueil des petites phrases et des coups en dessous de la ceinture, qui accompagnent souvent l’exercice. Or, depuis les résultats du dimanche 19 septembre, on sent poindre une sorte de nervosité dans les camps de Sandrine Rousseau et Yannick Jadot, les deux finalistes qui débattront ce mercredi 22 septembre dans la soirée sur LCI.

Dès le lendemain, c’est une phrase prononcée par l’élue de Paris Alice Coffin, soutien de la candidate écoféministe, qui dénotait avec le reste de la campagne. “Choisir Yannick Jadot, c’est refaire un Macron ! Ils sont différents bien sûr, mais si on ne change pas les pratiques politiques et les gouvernants, rien ne changera”, a-t-elle confié à Reporterre. Une sortie immédiatement comprise comme une attaque ad hominem, pratique jusque-là proscrite, par le camp de l’eurodéputé.

“Attaques inutiles et dégradantes”

“Si les nouvelles pratiques sont : les divisions, l’insulte et la diffamation sincèrement ça ne va pas donner envie. Cette primaire ne devait pas nous abîmer”, a immédiatement réagi Mounir Satouri, eurodéputé EELV proche de Yannick Jadot. “Le format duel du second tour est propice aux dérapages, petites phrases et attaques inutiles et dégradantes, à chacune et chacun de veiller à les limiter”, a renchéri le député (ex-LREM) Matthieu Orphelin, également soutien de l’eurodéputé.

Autre signe rappelant des manœuvres politiciennes jusque-là évitées dans cette primaire, la mise au point d’Éric Piolle, alors que sa rencontre avec Sandrine Rousseau commençait à fuiter sur les réseaux sociaux. “Suite au 1er tour de la primaire des écologistes: à leur demande, je vois les deux candidats finalistes. Et c’est bien normal. Je tiens au dialogue, et cela permet de redire au calme ce que j’ai dit en public hier, à savoir que je serai, avec mon équipe, au service de l’écologie”, a-t-il tweeté.

Dit autrement, hors de question de se faire instrumentaliser par un camp ou par l’autre, en laissant entendre qu’une rencontre vaudrait soutien. Une sortie qui intervient alors que Yannick Jadot, qui accumule les soutiens venant du camp d’Éric Piolle (Eva Joly, Aurélien Taché, Guillaume Gontard), est dépeint par l’entourage de Sandrine Rousseau comme insuffisamment radical, dans l’objectif d’attirer les électeurs du maire du Grenoble.

L’apaisement, jusqu’à quand?

Ce qui a le don d’irriter l’entourage de Yannick Jadot -qui dénonce un “mensonge”- et le candidat lui même. “Il ne faut pas prendre le chemin des écologies irréconciliables. Ça veut dire quoi être contre l’écologie de gouvernement? Qu’on veut se contenter de faire Bastille-Nation?”, a répliqué le finaliste cité par Le Figaro et Libération.

À ce sujet, le vainqueur de la primaire de 2016, qui n’était pas très enthousiaste à l’idée de recommencer l’exercice, a tenu tout au long de la campagne à jouer la carte de l’apaisement à l’heure où certains le soupçonnaient de vouloir enjamber la primaire. Dimanche, il rappelait d’ailleurs qu’il n’avait jamais eu “un seul mot d’arrogance dans les médias” à l’égard de ses concurrents.

Or, le format d’une finale, où la tentation de se démarquer davantage sur la forme que sur le fond est grande, fera-t-il voler en éclat cette cordialité, dans un contexte où Sandrine Rousseau a intérêt à convertir ce second tour en choix de personnalité? Réponse ce mercredi soir.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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