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Les sanctions poussent la Russie au défaut de paiement, une première depuis la révolution de 1917

“La Russie est sur le point de faire défaut sur sa dette extérieure pour la première fois depuis 1918, poussée à la défaillance non par le manque d’argent, mais en raison des sanctions occidentales infligées après son invasion de l’Ukraine”, rapporte le Wall Street Journal.

Dimanche 26 juin au soir, les détenteurs de deux types d’obligations émises en euros et en dollars ont signalé que le pays n’avait pas respecté “l’expiration du délai de grâce de trente jours depuis qu’il devait payer l’équivalent de 100 millions de dollars” (soit 94,5 millions d’euros), explique le quotidien américain.

Une question très symbolique

Cette situation n’est pas une surprise, puisque “l’Occident a pratiquement coupé la Russie du système financier international, entraînant des obstacles de paiement que Moscou ne pouvait pas surmonter”. C’est pourquoi “il ne devrait pas y avoir de répercussions immédiates sur l’économie” russe, les marchés ayant anticipé l’événement.

C’est donc une question très symbolique : la dernière fois que Moscou n’a pu rembourser ses emprunts à l’étranger remonte à la révolution bolchevique, “lorsque Vladimir Lénine, le leader communiste nouvellement installé, avait annulé la dette de l’Empire russe”. Pendant la crise financière de 1988, la Russie avait fait défaut sur ses obligations libellées en roubles, mais “elle avait réussi à respecter sa dette extérieure”.

Une “farce” vue de Russie

Le pays s’est donné “beaucoup de mal ces derniers mois pour acheminer l’argent de manière détournée afin que les paiements requis parviennent aux détenteurs d’obligations”. Le régime de Vladimir Poutine “accuse l’Occident de fabriquer un défaut de paiement artificiel”. Anton Silouanov, le ministre des Finances, a parlé jeudi d’une “farce” en déclarant que les pays occidentaux voulaient “coller l’étiquette ‘défaut de paiement’ à la Russie”.

De fait, souligne le quotidien de Wall Street, le pays “dispose de suffisamment d’argent provenant des exportations de pétrole et de gaz pour payer sa dette extérieure, qui est relativement faible par rapport à la taille de son économie”. Les sanctions économiques l’ont simplement “empêché d’accéder à ses comptes bancaires à l’étranger ou d’utiliser les réseaux de paiement transfrontaliers”.

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