"Cette sanction n'est pas normale": Yannick Jadot estime que Julien Bayou n'aurait pas dû démissionner

"Cette sanction n'est pas normale": Yannick Jadot estime que Julien Bayou n'aurait pas dû démissionner

Si l'ancien candidat à la présidentielle estime qu'une mise en retrait de Julien Bayou était nécessaire, il juge qu'il ne fallait pas aller jusqu'à une démission en l'absence de dépôt de plainte et alors même que l'ancien secrétaire national des Verts n'a toujours pas été entendu par la cellule d'écoute du parti.

Une mise en retrait oui, une "sanction, une démission [ou] une exclusion", non. Invité de BFMTV-RMC, Yannick Jadot s'est exprimé sur le cas de Julien Bayou, accusé de violences psychologiques par son ex-compagne. Selon l'ancien candidat à la présidentielle, la démission de son collègue de ses postes de secrétaire national d'EELV et de co-président du groupe écologiste à l'Assemblée, apparait comme une "sanction". Une sanction qui, dit-il, n'est pas "normale".

"À partir du moment où la cellule n’a pas rendu son travail, on n’a pas à sanctionner", en l'absence de "dépôt de plainte" et alors même que la personne accusée "n'a pas pu se défendre" a expliqué Yannick Jadot.

Selon lui, il peut y avoir "une mise en retrait", mais celle-ci ne doit pas se caractériser par une "démission" ou une "exclusion". Dimanche dernier, Yannick Jadot avait appelé Julien Bayou a se mettre en retrait de ses fonctions de secrétaire national pour la "sérénité de l'enquête" menée par la cellule d'écoute sur les violences sexuelles et sexistes du parti.

"Déontologie"

Ce lundi, Julien Bayou a annoncé qu'il démissionnait de ses fonctions de secrétaire national d'Europe Écologie les Verts (EELV) et de co-président des écologistes à l'Assemblée nationale. Le député de Paris avait alors évoqué une "situation intenable", tout en regrettant d'être "accusé de faits qui ne [lui] sont pas présentés, dont [s]es accusateurs-ices disent qu'ils ne sont pas pénalement répréhensibles".

En attendant d'en savoir plus, Yannick Jadot souhaite qu'on "laisse la cellule d'écoute du parti faire son travail". Certes Julien Bayou n'a toujours pas été entendu, mais "dans le principe des cellules d'écoute [...] la personne potentiellement incriminée est la dernière à être écoutée".

Le député européen a, par ailleurs, défendu l'existence de ces organes internes, jugeant qu'on ne "peut pas se satisfaire de notre système de justice", alors qu'il y a "95.000 viols par an" et seulement "800 condamnations".

"Les partis politiques ont une responsabilité particulière, il faut une déontologie [sur ce sujet]", a-t-il avancé.

Ne pas donner l'impression que "l'écologie, c'est de la polémique"

Néanmoins, le cas de Julien Bayou arrive au mauvais moment pour les écologistes. Ils aimeraient se faire entendre sur d'autres sujets alors que l'été n'a eu cesse de rappeler à quel point le réchauffement climatique était d'actualité. Yannick Jadot regrette "les polémiques".

D'après l'élu, "elles servent d’alerte mais au moment où on a tellement raison, où nous sommes prêts […] pour emmener l’ensemble de la société, on ne doit pas donner l’impression que l’écologie c’est de la polémique, de la division".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - L'avocate de Julien Bayou assure qu'il n'a "jamais exercé la moindre violence psychologique"