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Samuel Sandler réclame des excuses de Zemmour

Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de Mohamed Merah, réclame des excuses à Éric Zemmour, qui l'a entraîné dans une polémique (photo d'archive prise en novembre 2017 à Paris). (Photo: Gonzalo Fuentes / Reuters)
Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de Mohamed Merah, réclame des excuses à Éric Zemmour, qui l'a entraîné dans une polémique (photo d'archive prise en novembre 2017 à Paris). (Photo: Gonzalo Fuentes / Reuters)

POLÉMIQUE - “Tout le monde parle des Sandler, mais pas comme je voudrais.” À 74 ans, Samuel Sandler se bat depuis près de dix ans pour faire vivre la mémoire de sa famille, lui qui a perdu son fils Jonathan et ses deux petits fils Arié et Gabriel sous les balles de Mohamed Merah, le 19 mars 2012 à Toulouse. Sauf qu’en 2021, c’est au côté du terroriste qu’il voit son nom figurer. La faute à un certain Éric Zemmour.

Dans son dernier livre, celui qui n’est toujours pas officiellement candidat à l’élection présidentielle de 2022 évoque en effet la famille Sandler. Pas pour faire leur éloge ou leur rendre hommage, mais pour servir son futur programme et ses idées. Comparant la tentative de la famille Merah pour faire enterrer le terroriste en Algérie, aux enfants Sandler inhumés en Israël, il écrit: “Assassins ou innocents, bourreaux ou victimes (…) ils ne choisissaient surtout pas la France, étrangers avant tout et voulant le rester par-delà la mort.”

Une phrase notamment relevée par Léa Salamé sur le plateau de “On est en direct”, l’émission de débat du samedi soir de France 2.

Le point de départ surtout d’une polémique. Car après la séquence ayant opposé Léa Salamé et Éric Zemmour, des journalistes ont demandé à Samuel Sandler s’il se sentait français, quand des éditorialistes et polémistes ont profité de la brèche ainsi ouverte pour évoquer le sentiment d’appartenance et l’attachement à une Nation.

“J’attends que Zemmour m’appelle”

“Tout le monde parle des Sandler, mais pas comme je voudrais”, déplore Samuel Sandler ce samedi 13 novembre dans les colonnes du Parisien. Et d’ajouter attendre des explications de la part de celui par qui la polémique s’est invitée dans sa vie: “J’attends que Zemmour m’appelle et me présente des excuses. C’est difficile pour moi.”

Surtout, le septuagénaire explique à quel point une telle controverse peut le renvoyer dans un passé peu appréciable. Toujours au Parisien, il rapporte à cet égard une phrase que ses parents répétaient à sa sœur: “Si tu es première (de classe), tu seras Léa Sandler. Sinon, tu resteras la petite juive de la classe.” “Un journaliste l’autre jour m’a demandé si je me sentais français. Ça m’a fait mal. J’ai une carte d’identité, un passeport. Que faut-il de plus?”, se demande-t-il également.

Au quotidien, il explique intervenir désormais dans des établissements scolaires où il se retrouve au contact de jeunes qu’il espère éveiller à tolérance. Une mission qui l’a récemment conduit à Conflans-Sainte-Honorine, dans le lycée où enseignait Samuel Paty. “J’ai été choqué d’entendre une professeure dire qu’elle avait peur des conséquences de son enseignement. Je lui ai répondu que, dans ce cas, les terroristes avaient gagné, puis on a discuté encore.” Le tout sans avoir de message à vouloir faire passer au monde. “Je ne veux que témoigner du mal que ça fait, les extrémistes.”

À voir également sur le HuffPost: Les fans de Zemmour reprennent sans filtre son discours anti-islam

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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