Salvini: L'Italie ne reculera pas sur le projet de budget

L'Italie ne fera pas marche arrière pour ce qui concerne le projet de budget de l'an prochain, a déclaré jeudi le vice-président du Conseil Matteo Salvini (photo). /Photo prise le 9 octobre 2018/REUTERS/Emmanuel Foudrot

ROME (Reuters) - L'Italie ne fera pas marche arrière pour ce qui concerne le projet de budget de l'an prochain, a déclaré jeudi le vice-président du Conseil Matteo Salvini.

La Commission européenne a franchi mercredi le premier pas vers une procédure de sanction contre l'Italie, dont le budget 2019 enfreint selon elle les règles de l'Union européenne mais Rome a réaffirmé n'avoir aucune intention de renoncer à la relance budgétaire, au risque de se voir infliger des amendes.

Salvini a ajouté que, lors des prochaines discussions avec l'exécutif européen, il refuserait d'accéder aux requêtes voulant que Rome renonce à revenir sur la réforme des retraites et qu'il n'était toujours pas disposé à taxer l'épargne populaire.

Le rendement de l'emprunt d'Etat (BTP) à 10 ans est monté à plus de 3,52% en réaction aux déclarations de Salvini, et l'écart ("spread") avec le Bund à 10 ans a atteint 316 points de base.

Le quotidien La Repubblica écrit jeudi matin que Salvini (Ligue) et l'autre vice-président du Conseil, Luigi di Maio pour le Mouvement 5 Etoiles, ne veulent pas négocier avec l'Union européenne (UE) le projet de Loi de finances de 2019.

La Repubblica ajoute cependant que le président de la République italienne, Sergio Mattarella, veut lui que le président du Conseil Giuseppe Conte négocie avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.

Il Messagero rapporte pour sa part que la Ligue serait ouverte à des modifications au projet de budget, mais que le Mouvement 5 Etoiles, son partenaire de la coalition au pouvoir, y est opposé.

Il ajoute que le ministre italien des Affaires européennes Paolo Savona est tout à fait partisan d'une modification de la loi de Finances, ce qu'a démenti le ministre de l'Agriculture Gian Marco Centinaio sur les antennes de la RAI.

"Lors des conseils des ministres, Savona a toujours dit que l'Italie devait continuer (sur le chemin qu'elle a choisi)", a-t-il dit.

Dans un autre quotidien italien, le Corriere della Sera, Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques, juge qu'il est "impératif et non pas optionnel" de dialoguer avec l'Italie.

Il dit aussi que les prochaines étapes de la procédure de déficit excessif engagées contre l'Italie ne sont pas encore fixées. Il ajoute que la composition du budget en l'état n'est pas adaptée pour traiter le problème de la faible productivité de l'Italie.

(Giselda Vagnoni et Bureau de Milan, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)