Salvador : Nayib Bukele, le président autoritaire “le plus populaire au monde”

“Il est sans doute devenu le chef d’État le plus populaire au monde.” Nayib Bukele, polémique président du Salvador, fait la couverture du magazine américain Time, dans son numéro de rentrée daté du 16 septembre. “L’homme fort”, titre le bimensuel : “Comment Nayib Bukele est devenu le président autoritaire le plus populaire au monde”.

Courrier international
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En bien ou en mal, Nayib Bukele a bouleversé le plus petit pays d’Amérique latine – qui vit depuis mars 2022 sous l’état d’urgence –, mais sa politique de “tolérance zéro” contre les gangs armés, qui avaient fait du Salvador l’un des pays les violents du monde, a fait école bien au-delà sur le sous-continent : Honduras, Costa Rica, Équateur, Pérou… “Sous sa direction, le pays le plus dangereux au monde est devenu plus sûr que le Canada, selon les chiffres du gouvernement salvadorien.”

Selon ces chiffres, le taux d’homicide a été ramené à 2,4 pour 100 000 habitants, ce qui ferait du Salvador le pays le moins violent d’Amérique latine. En février, il a été réélu avec 85 % des voix.

Mais, selon les ONG de défense de droits humains, souligne le Time, “sous Bukele, l’état d’urgence est devenu permanent au mépris des libertés fondamentales” : “Dans ce régime sécuritaire, vous pouvez être interpellé sans mandat d’arrêt, dès l’âge de 12 ans, et être jugé dans des procès collectifs qui peuvent regrouper des centaines de personnes.” Un Salvadorien sur cinquante-cinq serait aujourd’hui sous les verrous.

“La pyramide s’est effondrée”

“Les institutions du Salvador ont été totalement noyautées et mises au pas par le président”, raconte Celia Medrano, une militante des droits humains. Cela ne semble pas déranger Nayib Bukele qui, outre l’article, a donné un long entretien au Time :

“Nous avons mis sous les verrous 85 % des membres de gangs, en nous attaquant à la structure pyramidale de leur organisation. Des petites mains aux chefs de gangs, tout le monde y est passé et la pyramide s’est effondrée.”

“Il s’agit de criminels qui ont, dans certains cas, avoué avoir tué dix, quinze voire vingt personnes. Quand on regarde les prisons en Amérique latine […], l’immense majorité est en proie au chaos le plus total. Ce n’est pas le cas au Salvador.”

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